lundi 16 mars 2020

Dans la catégorie « Maintenant, on ne rigole plus ! », l’Argentine expulse les resquilleurs étrangers [Actu]

"Classes suspendues et frontières fermées jusqu'à la fin du mois"
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Les chiffres varient entre Página/12 et les autres quotidiens.

Selon Página/12, six passagers arrivant à Ezeiza ces dernières heures après avoir transité par des zones infectées (Asie, Amérique du Nord ou Europe), se seraient vu refuser l’entrée en Argentine (conformément au décret présidentiel) tandis que 18 personnes, elles aussi de nationalité étrangère et descendues dans différents hôtels à Buenos Aires, auraient été reconduites à la frontière en application de la fermeture des frontières décrétée par le président Alberto Fernández.

Selon La Prensa, Clarín et La Nación, chez lesquels semble percer une petite pointe de xénophobie, les forces de police auraient expulsé 90 étrangers, qui, logés au Sheraton de Buenos Aires (1), auraient violé la quarantaine qui s’impose à toute personne entrant en Argentine. A cela s’ajouterait 180 étrangers qui, à leur arrivée à Ezeiza, l’aéroport international de Buenos Aires, auraient manifesté leur refus de se conformer au protocole de quarantaine, ce qui est une formulation pour le moins étrange (2). Un total de 270 touristes aurait donc fait l’objet d’une expulsion pour avoir refusé de respecter la législation du pays accueillant.

D’après La Prensa, la police a fait des descentes dans 70 hôtels sur tout le territoire pour contrôler le respect du confinement par les nouveaux arrivés.

D’après La Nación, et malgré les gros titres, la plupart de ces étrangers n’ont pas été expulsés, ils ont été raccompagnés à leur demande à l’aéroport parce qu’ils préféraient rentrer chez eux que passer deux semaines en quarantaine à leur destination de vacances. Ce qui est bien compréhensible et ne témoigne d'aucun mépris vis-à-vis de l’ordre public en Argentine.

Pour aller plus loin :



(1) En fait, ils logeaient dans plusieurs palaces portègnes : le Sheraton, à Palermo, l’hôtel Alvear, à Recoleta, et le Hilton de Puerto Madero.
(2) Comment un particulier peut-il déclarer à un agent de police du pays où il débarque qu’il n’a pas l’intention de respecter la loi de ce même pays ? S’agit-il de personnes qui ont perdu la tête en apprenant qu’elles allaient passer tout leur séjour dans une chambre d’hôtel et qui ont fait une crise de nerfs en zone de contrôle des passeports ?
D'un autre côté, des touristes qui sortent de leur hôtel avec assurance parce que « moi, je paye donc je fais ce que je veux », c’est malheureusement possible, surtout dans ce genre d’établissements de luxe dont les clients ont l’habitude qu’on leur obéisse au doigt et à l’œil où qu’ils aillent dans le monde.