"Tabaré : symbole des rêves partagés" (Remarquez l'utilisation du prénom en signe d'affection populaire) |
Hier, 29 février 2020, le président uruguayen
Tabaré Vázquez a pris congé de ses fonctions de chef d’État à
la veille de la prestation de serment de son successeur et adversaire
politique, Luis Lacalle Pou (droite réunie en coalition).
Auparavant,
il avait accueilli le roi d’Espagne, arrivé hier. Aujourd’hui,
arriveront les chefs d’État de la région ou leurs représentants.
Alberto Fernández (Argentine), qui
doit inaugurer aujourd’hui la nouvelle session du Congrès, envoie
son ministre des Affaires étrangères, Felipe Solá.
Conformément
à la tradition, à la fin de la célébration, il s’est vu
remettre le drapeau national par le chef de
sa garde militaire, issu
du régiment des Blandengues, une unité de
cavalerie très ancienne puisqu’elle fut fondée pendant la période
coloniale et qui sert aujourd’hui d’escorte présidentielle (1).
Beaucoup
de militants de gauche s’étaient réunis pour applaudir celui qui
avait porté la première politique sociale de l’histoire nationale
il y a quinze ans au début de son premier mandat. Il a promis de
continuer à militer dans les comités de base du Frente Amplio et a
gardé tout au long de la cérémonie le haut degré de dignité qui
ne l’a jamais quitté tout au long de ses deux présidences. Le
même jour, son successeur a déjà montré sa différence en se la
jouant gaucho dans un flot de clichés « campagnards »…
On verra cet après-midi comment se passe la cérémonie de passation
de pouvoir.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de El País
lire
le supplément d’hommage mis à disposition en ligne par La
República
En
Argentine : lire l’article de Página/12, qui déplore la fin
de 15 ans du Frente Amplio au pouvoir de l’autre côté du Río de
la Plata.
(1)
Pour l’anecdote, le plus jeune des nombreux frères et sœurs de
Manuel Belgrano, Agustín Leoncio, servait dans ce régiment au
moment où la révolution a éclaté à Buenos Aires, le 25 mai
1810. Il est mort, sans que l’on sache de quoi, quelques jours
après le 25 mai. Comme vous pouvez le voir
sur la photo, l’uniforme a été reconstitué plus tard et les
retroussis du début du 19e
siècle (qui servaient à transporter les cartes d’état-major) ont
été remplacés par de simples losanges rouges. Anachronisme
fréquent en uniformologie sud-américaine lorsque les pays ont
reconstitué les uniformes anciens. La même chose est arrivée en
Argentine avec l’uniforme des Grenadiers à cheval (escorte
présidentielle, là aussi).