samedi 14 mars 2020

Pour la première fois en démocratie, il n’y aura pas de marche du souvenir le 24 mars [Actu]


Hier, toutes les associations de victimes de la dernière dictature militaire, militantes des droits de l’homme, ont publié un communiqué commun annonçant qu’elles renonçaient à la traditionnelle marche du 24 mars, pour le jour de la Mémoire, de la Vérité et de la Justice, qui commémore le coup d’État de Videla et rappelle la quête incessante des disparus, morts (les adultes) et vivants (les enfants en bas âge arrachés par le régime putschiste à leurs familles biologiques et légitimes).

Cette marche a été maintenue avec vigueur pendant tout le mandat de Mauricio Macri dont il  semble qu’il ne lui aurait pas déplu qu’elle disparaisse du paysage politique national.

Los organismos de Derechos Humanos hemos decidido suspender la histórica marcha del 24 de marzo, ante la situación de público conocimiento respecto al Coronavirus. Resulta de vital importancia seguir las medidas oficiales dispuestas en nuestro país y, especialmente, las recomendaciones preventivas del Gobierno Nacional.
El 24 de marzo es una fecha muy importante, en la que miles de familias, sobrevivientes, compañeras, compañeros y el pueblo en su conjunto nos manifestamos y seguimos luchando por Memoria, Verdad y Justicia. No obstante, y con mucha prudencia, hemos analizado la situación y decidido suspender la convocatoria a movilizarse a Plaza de Mayo, acorde a los protocolos y disposiciones de los organismos de gobierno.
En el Día Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia recordamos a las y los 30.000 detenidos-desaparecidos por el terrorismo de Estado, reivindicamos sus luchas y repudiamos los delitos de lesa humanidad cometidos por los genocidas. Se trata de un acto de memoria colectiva para evitar que se repitan esos terribles crímenes.
La decisión de no movilizarnos el 24 de marzo como lo hacemos desde hace tantos años es realmente algo muy impactante, pero entendemos que el cuidado de la población requiere respuestas solidarias para contribuir con la prevención y la salud de nuestro pueblo. No podemos ir a la plaza para evitar el contagio, pero queremos que se contagie la esperanza firme en el nunca más.
- Abuelas de Plaza de Mayo
- Madres de Plaza de Mayo Línea Fundadora
- Familiares de Desaparecidos y Detenidos por Razones Políticas
- H.I.J.O.S. Capital
- Asamblea Permanente por los Derechos Humanos
- Asamblea Permanente por los Derechos Humanos La Matanza
- Asociación Buena Memoria
- Centro de Estudios Legales y Sociales
- Comisión Memoria, Verdad y Justicia Zona Norte
- Familiares y Compañeros de los 12 de la Santa Cruz
- Fundación Memoria Histórica y Social Argentina
- Liga Argentina por los Derechos Humanos
- Movimiento Ecuménico por los Derechos Humanos

Nous, organismes de droits de l’Homme, avons décidé d’annuler la marche historique du 24 mars à cause de la situation de notoriété publique concernant le corona virus. Il est d’une importance vitale de respecter les mesures officielles établies dans notre pays et, spécialement, les recommandations de prévention du Gouvernement national.
Le 24 mars est une date importante à laquelle nous, familles par milliers, survivants, camarades et peuple en son entier, nous manifestons et continuons la lutte pour la Mémoire, la Vérité et la Justice. Cependant, avec une grande prudence, nous avons analysé la situation et avons décidé d’annuler le mot d’ordre à se mobiliser sur Plaza de Mayo, en conformité avec les protocoles et les dispositions des pouvoirs publics.
En ce jour national de Mémoire pour la Vérité et la Justice, nous rappelons les 30.000 détenus et disparus, hommes et femmes, [victimes] du terrorisme d’État, nous prenons à notre compte leurs luttes et nous condamnons les crimes contre l’Humanité commis par les génocidaires (1). Il s’agit d’une célébration de la mémoire collective pour éviter que ces crimes terribles se reproduisent.
La décision de ne pas nous mobiliser le 24 mars, comme nous le faisons depuis tant d’années, est véritablement quelque chose qui nous coûte mais nous comprenons que le souci de la population exige des réponses solidaires pour contribuer à la prévention et à la santé de notre peuple. C’est pour éviter la contagion que nous nous interdisons de nous rendre sur la place mais nous voulons que se diffuse la ferme espérance dans le « jamais plus ça ».
Suivent le nom des treize associations signataires dont la Ligue argentine des droits de l’Homme.
Traduction © Denise Anne Clavilier

Comme on peut s’y attendre dans ce genre de circonstances, seul Página/12 se fait l’écho de cette décision.



(1) On désigne par le terme génocidaire les criminels de la dictature.