mardi 24 mars 2020

Un 24 mars très particulier [Actu]

Página/12 a choisi l'image traditionnelle du 24 mars
pour la une de ses pages culturelles

Aujourd’hui, jour férié, en temps ordinaire, l’Argentine [de gauche] commémore le coup d’État de 1976 qui porta au pouvoir la plus féroce dictature que le pays ait connue.

Aujourd’hui, à cause du confinement sanitaire, il n’y aura pas de marche du souvenir. A sa place, les associations qui rassemblent les victimes survivantes de ce qui s’appelle là-bas le terrorisme d’État appellent à manifester sur les réseaux sociaux et à décorer les balcons et les façades avec des foulards blancs, ceux-là même par lesquels les Mères de la Place de Mai et les Grands-Mères de la Place de Mai se sont fait connaître dans le monde entier.

Plusieurs institutions proposent sur leur site Internet des interventions, des lectures, voire des spectacles en lien avec cet anniversaire et le thème du jour, Mémoire, Justice et Vérité, comme le Teatro Nacional Cervantes.

Página/12, le champion de la cause dans une presse quotidienne dominée par des puissances d’argent, assez hostiles aux associations, consacre plusieurs de ces pages du jour à ce sujet et publie notamment une interview de chacune des leaders des trois organisations majeures, Madres de Plaza de Mayo, Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora et Abuelas de Plaza de Mayo, tandis que le reste de l’édition parle de la pandémie et de ses différentes conséquences, économiques, sociales et politiques.

Miguel Rep, ce matin, sur Página/12

A gauche, une grand-mère de la Place de Mai reste chez elle en attendant que son petit-enfant kidnappé en bas-âge soit identifié : « On a annulé [la marche] mais on n’arrêtera jamais de te chercher. Le 24, marchons à l’intérieur avec les Grands-Mères. »
A droite, le pyramidion de la Liberté sur Plaza de Mayo (1) ouvre ses bras pour abriter la traditionnelle ronde des Mères de la Place de Mai : « Mère de la Place de Mai, le peuple vous prend dans ses bras (même en ce temps de coronavirus). »
Traduction © Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :



(1) Vous connaîtrez l’histoire de ce monument historique en lisant Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine, biographie que j’ai publiée il y a un mois aux Éditions du Jasmin.