Página/12 a choisi l'image traditionnelle du 24 mars pour la une de ses pages culturelles |
Aujourd’hui, jour férié, en temps ordinaire,
l’Argentine [de gauche] commémore le coup d’État de 1976 qui
porta au pouvoir la plus féroce dictature que le pays ait connue.
Aujourd’hui,
à cause du confinement sanitaire, il n’y aura pas de marche du
souvenir. A sa place, les associations qui rassemblent les victimes
survivantes de ce qui s’appelle là-bas le terrorisme d’État
appellent à manifester sur les réseaux sociaux et à décorer les
balcons et les façades avec des foulards blancs, ceux-là même par
lesquels les Mères de la Place de Mai et les Grands-Mères de la
Place de Mai se sont fait connaître dans le monde entier.
Plusieurs
institutions proposent sur leur site Internet des interventions, des
lectures, voire des spectacles en lien avec cet anniversaire et le
thème du jour, Mémoire, Justice et Vérité, comme le Teatro Nacional Cervantes.
Página/12,
le champion de la cause dans une presse quotidienne dominée par des
puissances d’argent, assez hostiles aux associations, consacre
plusieurs de ces pages du jour à ce sujet et publie notamment une
interview de chacune des leaders des trois organisations majeures,
Madres de Plaza de Mayo, Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora et
Abuelas de Plaza de Mayo, tandis que le reste de l’édition parle
de la pandémie et de ses différentes conséquences, économiques,
sociales et politiques.
Miguel Rep, ce matin, sur Página/12 |
A
gauche, une grand-mère de la Place de Mai reste chez elle en
attendant que son petit-enfant kidnappé en bas-âge soit identifié :
« On a annulé [la marche] mais on n’arrêtera jamais de te
chercher. Le 24, marchons à l’intérieur avec les Grands-Mères. »
A
droite, le pyramidion de la Liberté sur Plaza de Mayo (1) ouvre ses
bras pour abriter la traditionnelle ronde des Mères de la Place de
Mai : « Mère de la Place de Mai, le peuple vous prend
dans ses bras (même en ce temps de coronavirus). »
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Pour
aller plus loin :
lire
l’interview de Estela de Carlotto (Abuelas)
lire
l’interview de Hebe de Bonafini (Madres)
lire
l’interview de Taty Almeida (Madres LF)
lire
l’article de Clarín
(1)
Vous connaîtrez l’histoire de ce monument historique en lisant
Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine, biographie que
j’ai publiée il y a un mois aux Éditions du Jasmin.