En ce jour particulier où nous saluons tous la
mémoire d’Albert Uderzo, qui vient de
disparaître et dont les obsèques seront
célébrées dans la
stricte intimité familiale, j’ai hésité
à publier le petit sourire quotidien de
Barrio de Tango mais la vignette de Daniel
Paz ce matin dans Página/12 me paraît un message salutaire
à transmettre (1).
En
plus, c’est fait avec un double talent que le regretté duo Goscinny-Uderzo
ne renierait pas.
Lui :
Depuis que l’Argentine est passée en confinement général, il y a
plus de vingt-mille Argentins qui sont partis à l’étranger.
Elle :
Il faudrait les mettre à l’isolement pour qu’ils ne propagent
pas le virus du crétinisme.
Traduction
© Denise Anne Clavilier
A
Buenos Aires, où les pouvoirs publics ne rigolent plus avec les
mesures de protection collective, les Portègnes qui étaient partis
vendredi dernier au volant de leur grosse voiture sur la côte
atlantique en confondant confinement sanitaire et vacances ne
pourront pas revenir chez eux avant la levée du confinement :
la capitale argentine est fermée. 59 passages routiers et fluviaux
sont bloqués par les forces de l’ordre. On ne laisse passer que
les liaisons vitales, les secours aux personnes et aux biens et les
échanges commerciaux de première nécessité. Même motif, même
sanctions pour les touristes partis prendre le soleil au Brésil ou
le frais à Punta del Este ou à Montevideo. Ils ne pourront pas
rentrer. Le patron d’un puissant conglomérat industriel, Vicenti,
a été arrêté à bord de son yacht de plaisance alors qu’il
naviguait tranquillement sur le delta du Paraná pendant le
confinement.
(1)
Ce matin, je suis sortie pour la première fois depuis mardi dernier
pour faire mes courses et j’ai été effarée du nombre de
personnes que j’ai croisées dans la rue en me rendant seulement
dans deux magasins à 200 mètres à la ronde autour de mon
immeuble !