L'annonce de la candidature de Daniel Filmus, accompagné par Carlos Tomada, face à Mauricio Macri semble avoir changé un peu la donne dans la Ville Autonome de Buenos Aires. Lorsque Mauricio Macri a abandonné ses rêves de candidature à la Présidence de la République au début du mois (voir mon article du 10 mai 2011), les sondages d'opinion lui donnaient partie gagnée contre n'importe quel candidat de son opposition et ce, dès le premier tour.
Ce matin, le quotidien de gauche Página/12, qui lui est irrévocablement adverse, nous annonce que trois instituts de sondage prévoient qu'il pourrait bien y avoir un deuxième tour (1) sur Buenos Aires en juin, ce qui veut dire que Daniel Filmus est en capacité de contester la suprématie de l'actuel Chef du Gouvernement, ultra-libéral, de la Ville Autonome de Buenos Aires. Cela ne veut pas dire que Macri ne gagnerait pas au second tour mais qu'il y ait un second tour dans cette élection serait déjà un signe fort d'un fléchissement important du corps électoral qui se rapprocherait alors des spectres politiques existant actuellement dans les pays de longue tradition démocratique où, dans tous les scrutins nationaux uninominaux à deux tours, il y a toujours deux tours. Le tour unique n'existe que dans les pays qui pratiquent le scrutin proportionnel intégral.
Image extraite du site du quotidien
Sur le schéma ci-joint, vous voyez les résultats que pourraient obtenir chacun des candidats, les plus significatifs étant les trois premiers, Mauricio Macri, Daniel Filmus et Pino Solanas (qui connaît une percée spectaculaire en l'espace de seulement quelques années). En haut, le nom des trois instituts de sondage, OPSM, Haime (qui prévoit la victoire de Filmus au second tour) et Rouvier. Vous remarquerez qu'au second tour, ni Macri ni Filmus n'atteignent le seuil de 50%. Pour Macri, cela pourrait vraiment indiquer un renversement de l'opinion en sa défaveur.
Pour aller plus loin dans l'analyse :
(1) Ce qu'on désigne là-bas, en Amérique du Sud, sous le terme français de ballotage (avec les deux l prononcés à la française), alors qu'en France, le même terme désigne non pas l'accès au second tour mais une très faible différence de voix entre les deux candidats arrivés en tête du premier tour.