Imagenes de Astor est un livre que le journaliste Carlos Carrizo a publié récemment sur le musicien et compositeur qui a révolutionné l’esthétique musicale du tango argentin dans les années 50. Ce livre, préfacé par Horacio Ferrer, a fait l’objet d’une présentation à la Academia Nacional del Tango le 17 novembre dernier, sous la présidence effective du préfacier (voir l’article de Barrio de Tango sur cette soirée académique).
Depuis Bahía Blanca (Baie Blanche), au sud du sud de la Province de Buenos Aires, où il réside, Carlos Carrizo me fait savoir que son livre est désormais référencé chez le disquaire Zivals. De là, l’auteur espère qu’il traversera la rue (pardon, l’avenue... Corrientes) pour aller jouer les vedettes, juste en face, dans les rayons de Gandhi-Galerna (et s’il lui reste des jambes, il se pourrait que l’ouvrage parcoure encore quelques cuadras pour se rendre à Clásica y Moderna, ce n’est pas loin). Ces deux institutions, un disquaire qui vend aussi des livres et un libraire qui vend aussi des disques (vous suivez ?), sont bien sûr présents sur Internet et en mesure d’expédier tout ce que vous pouvez leur commander dans le monde entier mais si vous êtes sur place, je vous conseille plutôt d’y passer. Zivals est situé juste à l’angle sud-est de la esquina Corrientes y Callao (subte Callao), c’est inloupable et nettement plus sympa que derrière un écran et une souris, même si c’est l’un des sites de vente en ligne les plus agréables et les plus commodes qui soient au monde ! Et même si le livre n’a pas encore traversé l’avenue au moment de votre visite, profitez-en tout de même pour aller faire un tour chez Gandhi, vous ne serez pas déçu du voyage : c’est une des meilleures librairies de Buenos Aires qui en compte pourtant beaucoup (un petit tour par el Ateneo, par exemple, dans le haut de la rue Florida, s’impose pour les amateurs de livres et de lecture).
Le lien avec la vitrine Web de Zivals est disponible dans la colonne de droite de ce blog, partie basse, dans la section Les commerçants du Quartier.
Evidemment, on peut regretter que l’information arrive alors que les trois dates de cadeaux sont déjà passées (ou presque) : la Saint Nicolas (le 6 décembre), Noël et l’Epiphanie, le 6 janvier en Argentine... En ne passant commande que maintenant, même en faisant très, très, très vite, ça n’arrivera pas à temps, à moins peut-être, peut-être d’identifier celui des trois Rois Mages qui se serait tout récemment doté d’un chameau ou d’un dromadaire super-sonique (le premier Argentin à avoir souscrit au plan 0 km du gouvernement ?)... Consolez-vous, vous trouverez bien une date d’anniversaire, la fête des mères, la fête des pères, celle des grands-mères (en France ça existe depuis quelques années, ça fait tourner le commerce), le jour anniversaire de l’invention de la photographie, l’anniversaire de naissance d’Astor Piazzolla lui-même (le 11 mars 1921, c’est dans pas trop longtemps), la saint tout ce que vous voudrez, tout prétexte sera bon.
Personnellement, je n’ai pas encore eu le livre entre les mains (pour moi aussi, cette info arrive un peu tard par rapport aux fêtes) mais je ne peux pas douter un seul instant de sa beauté, de sa richesse et de son intérêt. Un livre sur Astor Piazzolla couvé de cet oeil-là par un Horacio Ferrer tout de jaune vêtu ne peut qu’être excellent et superbissime. Horacio Ferrer est très vigilant sur ce qu’il recommande en général (je vous promets que je sais de quoi je parle) et quand il s’agit d’Astor Piazzolla, le filtre est aussi serré que sont grands l’admiration et l’attachement personnels qu’il conserve au souvenir de l’ami, du partenaire et du maître (40 ans d’amitié et 30 de collaboration tous azimuts pour produire ensemble certains des plus grands classiques du répertoire actuel avec seulement 12 ans de différence d’âge).
C’est Carlos Carrizo qui me fait cadeau de la photo ci-dessus où il pose à côté du Maestro Horacio Ferrer dans la soirée du 17 novembre, après la présentation. La photo a été prise dans le couloir central du Museo Mundial del Tango, tout entier contenu dans trois pièces, ce couloir et les deux salons qu’il dessert, au premier étage des locaux de la Academia Nacional del Tango, un ancien hôtel particulier de style portègno-haussmannien, idéalement situé sur la Avenida de Mayo. Hors champs, à gauche de la photo, c’est le Salón de los Angelitos Horacio Ferrer où se tiennent toutes les conférences, tous les shows, tous les plenarios de l’institution. Derrière Carlos Carrizo, on reconnaît un des portraits d’Horacio Ferrer. Et derrière Horacio Ferrer, le vrai en chair et en os, fleur rouge à la boutonnière faisant foi (regardez bien, elle y est), hors champs sur la droite (donc à sa gauche à lui), vous pourrez à votre prochaine visite vous recueillir devant un bandonéon qui a appartenu à Aníbal Troilo et qui est là, exposé dans une très belle vitrine toute simple.