samedi 23 janvier 2010

Interview de Ramiro Gallo hier sur Página/12 [Disques & Livres]

A l'occasion d'un nouveau concert de présentation de son disque, hier soir, au Café Vinilo, dans le quartier de Palermo, le journaliste et animateur de la 2 x 4, la radio publique 100 % tango de Buenos Aires (1), Diego Fischerman (2), consacre au violoniste et compositeur Ramiro Gallo un article-interview.

Dans Barrio de Tango, j'ai déjà parlé de ce nouveau disque, Azul ciudad, paru à la fin de l'année passée chez EPSA (lire mon article à ce propos).
L'article de Fischerman est à la fois une critique discographique de Azul ciudad et une analyse de la vision du tango défendue par le violoniste.

Verbatim :

Fue primer violinista de El Arranque, compositor para Wynton Marsalis, solista y profesor de la Orquesta Escuela de Tango. Junto a su quinteto, Gallo sostiene una idea en la que la tradición no es algo muerto sino el arranque de lo nuevo.
(Diego Fischerman)

Il a été premier violon de El Arranque (3), compositeur pour Wynton Marsalis, soliste et professeur à la Orquesta Escuela de Tango (3). Avec son quintette, Gallo soutient l'idée selon laquelle la tradition n'est pas quelque chose de mort mais le point de départ de ce qui est nouveau.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

“La tradición tiene que ver con el traspaso de ciertos saberes de una generación a la otra, y en ese sentido lo tradicional no es antiguo, ni está muerto, sino que es la fuente de lo nuevo. Es la forma en que algo llega hasta el presente para que pueda transformarse”. Y lo que dice cobra sentido en un género en que, precisamente, ese traspaso se cortó durante varias décadas. “El tango clásico aporta los modelos, los moldes, incluso para que puedan ser cambiados”, asegura. “Es necesario conocer muy bien ese legado. Porque si todo es tango, entonces ya nada lo es.”
Entre guillemets, les propos de Ramiro Gallo rapportés par Diego Fischerman

"La tradition a quelque chose à voir avec la transmission de certains savoirs d'une génération à l'autre, et dans ce sens-là, ce qui est traditionnel n'est pas du passé et il n'est pas non plus mort. Au contraire, il est la source du neuf. C'est la manière dont quelque chose parvient jusqu'au présent pour que celui-ci puisse le transformer." Et ce qu'il dit là a beaucoup de sens dans un genre, où, précisément, cette transmission s'est interrompue pendant plusieurs décennies (4). "Le tango classique offre les modèles, les moules y compris pour qu'on puisse les modifier, assure-t-il. Il est nécessaire de connaître bien cet héritage. Parce que si tout est du tango, alors rien n'en est."
(Traduction Denise Anne Clavilier)

El disco [...] plantea un homenaje a los grandes modelos de interpretación del pasado, articulado en una suite de varios movimientos. Pero el resultado nada tiene que ver con el mero ejercicio de estilo. El grupo, conformado por Gallo, Adrián Enríquez en piano, Lucía Ramírez en bandoneón, Marcos Ruffo en contrabajo y Martín Vázquez en guitarra eléctrica, logra un sonido propio que refiere tanto a la herencia del tango como a la originalidad de las composiciones, la calidad de los arreglos y la personalidad de los ejecutantes. Y uno de sus rasgos llamativos es la naturalidad con la que se integra un instrumento, en principio ajeno a la primera tradición del género: la guitarra eléctrica.
Diego Fischerman

Le disque [Azul ciudad] rend hommage aux grands modèles d'interprétation du passé, articulée en une suite de mouvements variés. Mais le résultat n'a rien à voir avec le pur exercice de style. Le groupe, formé par Gallo, Adrián Enríquez au piano, Lucía Ramírez au bandonéon, Marcos Ruffo à la contrebasse et Martín Vázquez à la guitare électrique, obtient un son bien à lui qui doit autant à l'héritage du tango qu'à l'originalité des compositions, la qualité des arrangements et la personnalité des exécutants. Et l'un de ses traits qui retient le plus l'attention, c'est le naturel avec lequel un instrument s'intègre à l'ensemble, un instrument en principe étranger à la première tradition du genre : la guitare électrique. (5)
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour lire l'intégralité de l'article, allez sur la page Web de Página/12 qui s'y rapporte.

Pour acquérir le disque, voyez les magasins en ligne que je présente dans la rubrique Les commerçants del Barrio de Tango. Comme c'est un disque EPSA, cherchez le de préférence chez Zivals (TangoStore). Chez Melopea (et chez Zivals), vous trouverez en revanche le tout nouveau disque du bandonéoniste et compositeur Ernesto Baffa Buen Amigo (voir mon article sur cet autre disque).

Pour suivre l'actualité du disque de tango, là-bas, en Argentine, consultez les articles de la rubrique Disques & Livres, accessibles par le mot-clé ad hoc dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search (en haut de l'article, sous le titre) ou dans le raccourci dans la Colonne de droite (partie haute).

Pour en savoir plus sur Ramiro Gallo, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher. Vous accéderez ainsi à l'ensemble des articles que je lui ai consacrés dans ce blog Barrio de Tango.

(1) Vous pouvez accéder depuis ce blog au site de La 2 x 4 et l'écouter par streaming en direct (En vivo), en cliquant sur le lien situé dans la rubrique Ecouter, dans la partie basse de la Colonne de droite. Vous pouvez également accéder aux sites des différents journaux et revues argentins et uruguayens dans la rubrique Actu, de cette même Colonne de droite, toujours dans la partie inférieure, celle qui est réservée aux liens vers les sites externes.
(2) Diego Fischerman est également le co-auteur d'une récente biographie de Astor Piazzolla, parue cette année à Buenos Aires (
lire mon article à ce sujet).
(3) Un orchestre de tango de grande qualité et de grand renom. Pour lire mes articles consacrés à El Arranque, cliquer sur leur nom dans la rubrique Vecinos del Barrio, section Orchestres et Groupes, en partie haute de la Colonne de droite. De même pour la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce.
(4) Diego Fischerman fait ici allusion aux années qui vont approximativement de 1965 à 1985 environ et qui virent la pression politico-économico-culturelle des Etats-Unis mettre presque à mort le tango au profit de musiques rock et pop d'importation. Il n'y avait plus de jeunes pour apprendre le tango, les grands maîtres n'avaient pas de relève et les labels internationaux qui s'étaient rendus propriétaire des fonds des maisons indépendantes argentines en vinrent à détruire les matrices des années 1920, 1930 et 1940. Avec des personnalités comme Ignacio Varchausky, co-fondateur avec lui de la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce, ou Gabriel Soria, premier Vice-Président de la Academia Nacional del Tango, Ramiro Gallo fait partie de ces passionnés du tango qui travaillent d'arrache-pied à reconstituer ce qui a ainsi été perdu...
(5) La guitare électrique est à présent bien présente dans le tango et le plus authentique. Parmi les musiciens qui l'utilisent et dont j'ai déjà parlé dans Barrio de Tango, le compositeur Javier González, le quintette féminin China Cruel, l'interprète et arrangeur Alejandro Picciano. Vous pouvez tous les retrouver dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite.