lundi 11 janvier 2010

Exposition-vente gastronomique à Paris au Lafayette Gourmet [ici]

Photo choisie par Clarín por cette opération parisienne...

C’est l’une des toutes premières manifestations du bicentenaire de l’Argentine en France et c’est une opération commerciale, soutenue par Exportar (l’organisme officiel argentin qui soutient l’exportation nationale) et l’Ambassade d’Argentine en France. Le magasin Haussmann des Galeries Lafayette propose du 8 au 30 janvier 2010 une exposition-vente-dégustation de produits argentins dans ses nombreux restaurants ou points de restauration et son épicerie de luxe, au nom explicite de Gourmet Lafayette.

Le catalogue des produits proposés est disponible en format pdf sur le site du magasin : huiles d’olive (elles sont généralement très bonnes), vins (il faut goûter, ceux qui sont proposés sont sûrement très bons, l’image de marque de ce magasin de prestige étant en jeu), confitures, dulce de leche, yerba mate et alfojores sans oublier la viande, très haut de gamme (Gourmet oblige). Le dulce de leche et les alfojores présentés sont d’une marque haut de gamme (Havanna) et de très bonne qualité. Je n’ai vu aucune référence de fromage. C’est dommage, il y a des choses goûteuses du côté de Tandíl ou de Santa Rosa, pour citer deux villes de la Province de Buenos Aires. Le catalogue n’affiche qu’une seule référence de yerba mate, une de celles appartenant à la marque Taragüi. A mon goût, ce n’est pas la meilleure mais elle a pour elle d’être l’une de plus largement répandue en Argentine. Elle appartient à un très gros groupe producteur, le leader mondial de ce produit si emblématique, le groupe Las Marías, dont la marque La Merced me paraît nettement supérieure en qualité pour la yerba mate (visitez le site de Las Marías). Sous la même marque Taragüi, sont aussi proposés des infusions et du thé, le même que vous boirez à bord des vols Aerolineas Argentinas (ceci dit, l’Argentine n’est pas le terroir de référence pour le thé, elle ne dispose pas non plus d’une tradition aussi ancienne que l’Asie et le produit final s’en ressent, comme pour le vin et le fromage, secteurs dans lesquels vous pouvez trouver, mais uniquement là-bas, sur place, le très bon comme le très médiocre. Le très médiocre a peu de chance d’arriver jusqu’en Europe).

Clarín consacre à l’événement un article de son supplément Guide gastronomique Viaresto.

Vous trouverez aussi dans le même supplément deux articles très intéressants :
l’un porte sur une série documentaire qui passera toute la semaine sur la chaîne généraliste de la télévision publique Canal 7, Cocineros argentinos (cuisiniers argentins),
l’autre est la critique d’un livre intitulé Comida criolla (à traduire en l’occurrence par "Nourriture argentine") et qui raconte l’histoire de la gastronomie argentine faite d’apports venus de partout en Europe. Le chroniqueur de Viaresto s’étonne presque d’y avoir lu que l’empanada n’était pas une recette autochtone argentine, ce qui ne peut manquer de nous faire sourire, nous autres Européens, pour peu qu’on ait un jour mis le pied en Espagne où l’on trouve partout ce type de chausson fourré originaire sans doute de Galice (lire mon article sur l’empanada vue par Enrique Santos Discépolo et mon article sur la recette maison d’empanada criolla de carne de mon amie Teresa, et régalez-vous !). La réaction du journaliste en dit long sur la faible connaissance des Argentins quant aux tables traditionnelles en Europe...

Et comme le présent article n’est pas du publi-rédactionnel, qu’il en va de mon honneur d’éditrice de blog sur l’actualité du tango argentin (non mais !), je tiens à signaler qu’il y a plusieurs autres adresses à Paris où vous pouvez trouver, et cela en permanence, de très bons produits argentins.
En voici une, à l’opposé esthétique de Gourmet Lafayette : Epicerie du Monde, Chez Izraël, 30 rue François Miron, Paris 4ème arrondissement (derrière la mairie du 4ème et l’église Saint Gervais).
Passez-y, vous m’en direz des nouvelles : les empanadas, quand il y en a encore (allez-y le matin, c’est plus prudent), sont à ne pas louper. Et les références de yerba mate, de dulce de leche et d’alfajores (biscuits fourrés et croquants) sont variées. Chères aussi... mais ça, c’est la distance géographique, les coûts de transport et les taxes douanières... Izraël et sa famille travaillent à l’ancienne, avec les sacs de jute remplis de riz, de farines, de légumineuses et de fruits secs de toutes les formes et de toutes les couleurs directement posés sur le carrelage. Pas de site Internet ni de vente en ligne chez eux. Il faut passer au magasin et se laisser envahir par les odeurs et l’avalanche de couleurs, de paquets, de flaconnages, de charcuteries pendues sur des tringles. A noter pour l’un de vos prochains séjours dans la Ville Lumière ou l’une de vos prochaines excursions dans le quartier Hôtel de Ville...