Bernardo Monk présentera ce soir, au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, Corrientes 1543, son troisième disque soliste, intitulé Cambio de frente (changement de front). Un disque de tango, au saxophone, et avec de la musique originale, puisqu'il est aussi compositeur, en plus d'être instrumentiste, chanteur et enseignant (il exerce en particulier à la Escuela de Música Popular de Avellaneda, dont je vous ai souvent parlé, dans la banlieue sud de Buenos Aires).
Ce soir, mercredi 6 juillet 2011, à 20h30, Bernardo Monk sera entouré du pianiste Abel Rogantini, du bandonéoniste Daniel Ruggiero (l'un des deux fils de Osvaldo Ruggiero, l'un des plus brillants bandonéonistes de l'orchestre historique de Osvaldo Pugliese), du violoniste Astro Rocco et du contrebassiste Pablo Motta.
Entrée : 30 $
Ce matin, dans les pages culturelles de Página/12, Carlos Bevilacqua signe un article pour présenter le disque et le concert de ce soir. L'article mêle critique et bribes d'interview du musicien, sur les liens qu'il entretient avec la composition, le jazz et le tango.
“Hago el tango como lo siento. El tanguero de rompe y raja puede llegar a decir que hay elementos que no son del género [...] pero me parece que globalmente es un disco de tango, no de fusión.”
Bernardo Monk, cité dans Página/12
Je joue le tango comme je le sens. Le tanguero franc et tout d'une pièce peut arriver à dire qu'il y a des éléments qui n'appartiennent pas au genre [...] mais il me semble que globalement, c'est un disque de tango, pas un disque de fusion. (1)
(Traduction Denise Anne Clavilier)
“En el tango no hay espacio para los solos que se estilan en el jazz: eso lo aprendí durante mi etapa de músico para baile, porque como el tema tenía que durar tres minutos, sí o sí había que ser sintético”, argumenta al referirse al reparto de roles. ¿Cómo puede insertarse el saxo, entonces, en un entramado tímbrico aparentemente tan compacto como el del dos por cuatro? “Primero hay que analizar bien la función de cada instrumento en el tango. En base a eso vas a saber hasta dónde podés desplazar a cada instrumento de sus funciones y cuando empezás a desaprovecharlo. Muchas veces lo que se hace es mandar al violín o al bandoneón al banco de suplentes, pero el saxo cumpliendo los roles de esos instrumentos queda como forzado. Es el saxo el que debe ir hacia el tango y no al revés”, opina Monk.
Bernardo Monk, cité dans Página/12
"Dans le tango, il n'y a pas de place pour les solos qui se pratiquent dans le jazz : ça, je l'ai appris lors de mon époque de musicien de danse, parce que le morceau devait durer trois minutes, alors, qu'on le veuille ou non, il fallait être synthétique", argumente-t-il en se référant à la répartition des rôles. Comment le saxo peut-être s'insérer dans ce cas dans une trame de timbres apparemment aussi compact que celui du tango ? "D'abord il faut bien analyser la fonction de chaque instrument dans le tango. A partir de là, tu vas savoir jusqu'où tu peux déplacer chaque instrument hors de sa fonction et quand tu vas trop loin. Bien souvent, ce qui se passe c'est d'envoyer le violon ou le bandonéon sur le banc de touche, mais le saxo tenant le rôle de ces instruments se trouve renforcé. C'est le saxo qui doit aller vers le tango et non l'inverse" estime Monk.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Pour aller plus loin, en attendant le spectacle ou le disque (que vous pouvez acheter en ligne, grâce à Zivals et sa boutique Tangostore, dont vous avez le lien dans la rubrique Les commerçants du Barrio de Tango, dans la partie basse de la Colonne de droite) :
(1) En Argentine, on parle de fusion dès qu'un musicien tente une approche du tango à travers un autre genre, jazz, rock, folclore, classique...