vendredi 8 juillet 2011

Ramiro Gallo ce soir au Vinilo Café et ce matin sur Página/12 [à l'affiche]

Le violoniste, chef d'orchestre et compositeur Ramiro Gallo présente ce soir, vendredi 8 juillet 2011, à 21h30, son nouveau disque, Arte Popular, et sa Orquesta Arquetípica, au Café Vinilo, Gorriti 3780. Le concert se reproduira les deux prochains vendredis, les 15 et 22 juillet. Le bandonéoniste et compositeur Leopoldo Federico et la chanteuse Lidia Borda font partie des invités de ce soir.

C'est l'occasion pour Página/12 pour interviewer le musicien, qui s'est fait connaître comme le premier violon de l'orchestre El Arranque, qu'il a quitté il y a quelques années pour fonder son propre quintette et passer maintenant à la vitesse supérieure, avec ce grand orchestre, avec lequel il veut relever le défi des difficultés économiques qui entravent gravement le développement des formations musicales.

Il s'en explique d'ailleurs, avec le ton d'un musicien arrivé, avec de légers accents d'auto-satisfaction qui ne vous échapperont pas.

–¿Por qué sintió la necesidad de crear una orquesta típica, teniendo un quinteto? A priori, parecería más difícil trabajar, ensayar, moverse con una formación grande...
–Lo es, pero justamente ahí está el tema. El sonido emblemático del tango, el arquetípico, tiene que ver con lo orquestal, y creo que la mayoría de los músicos de tango lo saben. Y justamente, dejar de armar orquestas no tiene que ver tanto con una cuestión estética, sino laboral. Así que la decisión de armar la Arquetípica es un poco salir a ponerle el pecho a eso.
Ramiro Gallo, dans Página/12

- Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de créer un orchestre typique, alors que vous aviez un quintette ? A priori, ça aurait l'air d'être plus difficile de travailler, de répéter, de bouger avec une grosse formation ?
- C'est le cas, mais justement la question est là. La sonorité emblématique du tango, la sonorité archétypale, ça a à voir avec la sonorité orchestrale et je crois que la majorité des musiciens de tango le savent.. Et justement, arrêter de monter des orchestres n'a rien à voir avec une question esthétique, mais avec les conditions de travail. C'est pour ça que la décision de monter la Arquetípica, c'est un peu aller s'exposer à ça.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

–Sin embargo, hay una gran cantidad de orquestas típicas formadas por músicos muy jóvenes...
–Claro, hay muchos que se han sumado a ese tipo de esfuerzo, toda la movida de la Unión de Orquestas Típicas es muy valiosa. Lo que pasa es que para mí es más difícil, yo estoy en otro momento, no puedo ponerme a armar una cooperativa o decirles a los músicos “súmense a mi orquesta, vamos a remarla juntos”. No, si estoy planteándoles sumarse a mi proyecto, tengo que darles trabajo, darles algo armado, el riesgo no puede ser compartido. En cuanto a los músicos más jóvenes que se organizan y arman sus típicas, desde luego que es auspicioso. Lo que más me interesa por ahora es el movimiento que se generó, no sé si encuentro productos totalmente acabados, aunque algunos como Agustín Guerrero plantean búsquedas muy interesantes. Con el tiempo, de la cantidad tiene que salir la calidad.
Ramiro Gallo, dans Página/12

- Pourtant, il y a une grande quantité d'orchestres typiques formées par des musiciens très jeunes...
- Bien sûr, il y a beaucoup de gens qui se sont regroupés dans ce type d'effort, tout le mouvement de la Unión de Orquestas Típicas (1), ça a beaucoup de valeur. Ce qui se passe, c'est que pour moi, c'est plus difficile, je suis à un autre moment [de ma carrière], je ne peux pas me mettre à monter une coopérative ou à dire aux musiciens "Venez dans mon orchestre, on va ramer ensemble". Non, si je leur demande de se joindre à mon projet, il faut que je leur donne du travail, il faut que je leur donne quelque chose de constitué (2), le risque ne peut pas être partagé. Quant aux musiciens plus jeunes qui s'organisent et montent des orchestres typiques, c'est de très bon augure, ô combien. Ce qui m'intéresse le plus en ce moment, c'est le mouvement qui est né, je ne fais pas si je trouve les produits totalement aboutis, même si quelqu'un comme Agustín Guerrero (3) ouvrent des voies de recherche très intéressantes. Avec le temps, de la quantité, il faut que sorte de la qualité.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin :

(2) C'est lui qui pense ça. Il y a bien des musiciens qui sont arrivés au même point que lui, et peut-être même qui sont montés plus haut, et qui n'ont pas cette mentalité patronale.
(3) qui fait l'objet d'un autre article ce même jour dans les pages culturelles de Página/12 et du même coup dans ce blog.