Hier, on déplorait le 5ème mort de froid de cet hiver dans les rues de Montevideo. Mais le Mides, le ministère des affaires sociales, refusait de procéder à l'embarquement systématique des indigents pour les abriter, le cas échéant sous la contrainte, dans les refuges de nuit qui ont été ouverts dans la capitale uruguayenne et où les sans-abris sont invités à se rendre pour passer la nuit.
Finalement, c'est le Président, José Mujica, qui vient de prendre cette décision. Il ne veut plus qu'aucun Uruguayen meure de froid dans la rue. Reste à savoir si la décision ne sera pas contreproductive et ne conduira pas certains sans-abris, opposés à l'hébergement dans les refuges gouvernementaux, à se cacher et se soustraire aux rondes des services sociaux, comme c'est souvent le cas dans nos pays tempérés, où ils estiment que ce refus constitue leur dernière liberté, leur dernière dignité (or l'Uruguay est un pays au climat très doux, où les nuits de grand froid, comme en ce moment, sont rares, même si l'on en compte quelques unes tous les ans).
Or c'est une vague de froid exceptionnel que l'on enregistre en ce moment sur les deux rives du Río de la Plata, avec -3,5° enregistrés à Buenos Aires (où le thermomètre ne descend quasiment jamais en-dessous de 0) et 2° à Montevideo, une température polaire pour les habitants de la région.
Pour en savoir plus :
lire l'article d'hier dans El País, qui annonçait le 5ème mort de la saison
lire l'article de El País ce matin, portant sur la décision du Président