Hier, le chanteur de rock nacional Fito Páez a lâché sur la dernière page du quotidien national de gauche argentin Página/12 toute la rage que lui inspirait le score électoral de premier tour de Mauricio Macri, insultant ses électeurs en parlant de la "nausée" que lui causaient les 47%, inattendus il est vrai, récoltés par le Chef du Gouvernement sortant.
Cet éditorial a déchaîné les réactions de tous les côtés. Le PRO, parti de Mauricio Macri, accuse le chanteur de fascisme, ni plus ni moins. Cela fait un peu "hôpital qui se fiche de la charité" mais c'est ainsi.
La veille, Aníbal Fernández, le premier ministre national, avait fait bien pire en déclarant que "les peuples ont les gouvernements qu'ils méritent" et que, puisque les Portègnes sont assez bêtes pour avoir renouvelé le mandat de Macri, qu'ils fassent avec. Un mépris pour le moins choquant de la part d'un homme politique qui dirige un gouvernement pour l'expression souveraine d'un corps électoral démocratiquement convoqué devant les urnes.
Daniel Filmus a été obligé de se désolidariser et du premier ministre, dont il condamne fermement les propos (et c'est bien le moins qu'il puisse faire), et du chanteur, à la tête un peu trop près du bonnet, à qui il laisse la responsabilité de ses propos (à près tout, un chanteur, ce n'est pas un politique, qu'il dise ce qu'il veut).
D'un autre côté, Pino Solanas a déclaré que les 47% récoltés par Mauricio Macri n'étaient pas des voix macristes mais des voix antipéronistes et antikirchneristes. Ce n'est pas la marque d'un meilleur respect des citoyens, soit dit en passant. Il ne donnera aucune consigne de vote de second tour à ses 12,82% d'électeurs, qui peuvent voter comme ils veulent, ça lui est égal...
Bref, une foire d'empoigne indigne mais qui est peut-être à la mesure des coups tordus qui ont émaillé la campagne et où Daniel Filmus se retrouve victime de l'irresponsabilité et de la déception de ses propres partisans... Quelle tristesse !
Et sur ces entrefaits, Cristina Fernández de Kirchner annonce que son fils Máximo, le leader et le fondateur de la Cámpora, le nouveau mouvement politique qui soutient le Gouvernement, va avoir un enfant et faire d'elle une grand-mère, visiblement ravie. On s'en réjouit pour elle et pour sa famille mais ça ne console pas...
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