Le campus culturel thématique autour
des droits de l'Homme installé sous l'ère Kirchner sur l'ancien
domaine militaire de l'ex-ESMA, dans le nord de Palermo, va un peu changer
de visage.
Assumant le passé institutionnel
récent, le secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme s'est installé
dans les locaux qu'il occupe depuis quelques années dans ce qui fut,
sous la dictature militaire de 1976-1983, un centre de détention
clandestine et de torture, sous le couvert d'une école de mécanique
de la marine. Il a procédé à un changement de directeur à la tête
du Centre de la Mémoire Haroldo Conti, qui est sa vitrine culturelle
sur le campus, car le précédent directeur était un militant
kirchneriste aux positions incompatibles avec une nouvelle ligne. Il
a aussi confirmé que toutes les ONG y conserveront leur espace
d'animations et d'activités comme avant tout en ajoutant qu'il va y
inviter désormais d'autres institutions, dont l'UNICEF (il n'y a pas
encore d'organisation internationale sur le campus) et l'Institut
national des Affaires indigènes, chargé de promouvoir les cultures
amérindiennes et qu'il va mettre davantage en valeur, comme cela
avait été promis par Mauricio Macri lorsqu'il a reçu une délégation de
peuples originaires, à la Casa Rosada, quelques jours après son
investiture (voir mon article du 18 décembre 2015).
Pour le Gouvernement, il s'agit de "dékirchnériser" l'ex-ESMA. Force est de constater que ce n'est pas
très violent, contrairement aux commentaires qui sont fait du côté
de l'opposition, car le gouvernement a maintenu en place un certain
nombre de personnalités qui s'inscrivent clairement dans la mouvance
du Frente para la Victoria.
Le secrétaire d'Etat, dans un
entretien accordé à La Nación, reconnaît que le dialogue a lieu
avec Estela de Carlotto (Abuelas de Plaza de Mayo), qui montre les
qualités d'une authentique démocrate, alors que Hebe de Bonafini, à
la tête de Madres de Plaza de Mayo, continue à refuser de le
rencontrer et de reconnaître la légitimité du gouvernement en
place. Il commente toutefois qu'il fait face à des gens en état de
choc. Personne sur le campus n'avait anticipé la possibilité que
Daniel Scioli perde l'élection présidentielle et ils ont donc tous
du mal à s'adapter à la situation inattendue issue du scrutin.
Pour en savoir plus
lire l'article de La Nación.