Un grand classique de l'imagerie pieuse brochérienne un montage entre la photo originale colorisée et un fond de montagne cordobaise |
Ce n'est pas une surprise, le second
miracle avait été accepté il y a quelques mois. Mercredi, à la
fin de l'Audience générale, on a tous vu le Pape François donné
l'étreinte fraternelle à l'un des évêques présents. Il ne
fallait pas être grand clerc pour comprendre que tous les deux se
connaissaient très bien et qu'il devait s'agir d'un prélat argentin
(et il me semble qu'il s'agissait en effet de Monseigneur Santiago Olivera,
dont la AICA semble dire qu'il est présent aujourd'hui dans son
diocèse). Lorsque je l'ai vu offrir au Saint-Père une statuette qui
de toute évidence représentait le Cura Brochero (il a une
silhouette très reconnaissable, inconfundible comme disent les
Argentins), je me suis dit que la nouvelle n'allait pas tarder à
tomber. Je ne l'attendais pas précisément ce matin mais j'avais
tort : d'abord parce qu'on est en pleine Semana Brocherania à
Córdoba et ensuite parce que les deux hommes portaient sur le visage
une telle expression de joie en se congratulant que cette étreinte
de 10h30 avant-hier disait déjà tout. Et c'est vraiment une bonne
nouvelle car ce Cura Gaucho est vraiment une figure rayonnante et il
se peut que les non croyants eux-mêmes puissent être sensibles à
sa personnalité, sa vie et son œuvre d'inlassable prêcheur et
d'organisateur de communautés catholiques dans les montagnes alors
très enclavées et très pauvres de sa province natale.
Cette photo a été prise à la fin de sa vie, intervenue en 1914 |
Ainsi donc, le bienheureux José
Gabriel del Rosario Brochero, né en 1840 dans la bourgade de Santa Rosa dans
la province de Córdoba, aujourd'hui Villa Santa Rosa de Primero Río,
sera donc le premier saint argentin, né et mort sur le territoire
national. La cérémonie de canonisation devrait se tenir sur la
Place Saint-Pierre sans doute au cours de l'été ou à l'automne.
En Argentine, la nouvelle a tellement
ému les gens que le modeste site Internet consacré au bienheureux,
déjà sans doute très sollicité en cette semaine de prière à
Villa Cura Brochero, a sauté : on ne peut plus y accéder !
Il est à peu près sûr que la
nouvelle fera la une de La Voz del Interior demain matin !
Carte de la Province de Córdoba téléchargée depuis le site Internet de l'Institut géographique national argentin (IGN) Cliquez sur l'image pour obtenir une très haute résolution |
Il est probable que Mauricio Macri
était lui aussi informé de l'imminence de la décision
pontificale : il y a deux jours, il a annoncé qu'il
participerait à la clôture de la Semaine Brochérienne, une semaine
d'exercices spirituels qui a commencé lundi à Villa Cura Brochero
et s'achèvera mardi 26 janvier. Après la messe dans la bourgade
où se trouve le principal sanctuaire consacré au futur saint, le
Président se rendra à Córdaba, la capitale provinciale, pour y
tenir un conseil des ministres, le premier qui aura lieu hors de la
capitale fédérale, puis travailler avec le Gouverneur sur la
coopération entre les niveaux fédéral et provincial (voir la dépêche AICA du 20 janvier 2016).
Pour aller plus loin :
tous les articles que je cite sont en
ligne, ils ne figurent pas sur les éditions imprimées des
quotidiens
lire l'article de Clarín
lire l'article de La Voz del Interior,
le quotidien de Córdoba
lire la dépêche de Télam
lire la dépêche de la AICA, l'agence de
presse catholique
lire le communiqué en espagnol du Vatican
lire le communiqué du Vatican en français
Les catholiques seront intéressés par
la déclaration pastorale de Monseigneur Olivera, évêque de La Cruz del Eje,
diocèse dont fait partie Villa Cura Brochero, et vice-postulateur de
la cause, raison de sa présence cette semaine à Rome.