Le Congrès de Tucumán
a eu beau dire le 9 juillet 1816 (1),
voilà nos Argentins aussi midinettes que nous devant les péripéties
de la « cour d’Espagne ». A ceci près que la monarchie
ne relève dans leur imaginaire de rien de particulier : elle
n’est pas présente dans leurs films en costumes (qui ne prennent
le train de l’histoire qu’à partir de 1810), ni dans leur
littérature, ni dans leur peinture même monumentale, ni dans leur
architecture, ni dans leur patrimoine. A peine l’est-il dans le nom
de quelques villes, comme San Luis (nommée ainsi en l’honneur
de l’ancêtre capétien canonisé) ou San Carlos (en honneur
du saint de baptême de Carlos III).
La une de ce matin, alors que la grande nouvelle argentine n'était pas encore officielle Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Et
pourtant, à l’heure où Juan Carlos perd le peu de prestige qu’il
lui restait, depuis la désastreuse chasse à l’éléphant au
Botswana en 2012, et que son rôle majeur dans l’histoire de
l’Espagne aurait dû lui garantir pour de longs siècles, il n’est
pas en Argentine un titre de presse qui ne s’attarde sur l’exil
volontaire mais peu glorieux du restaurateur du trône des Bourbons
et de la démocratie dans la « Mère Patrie » comme on
dit toujours là-bas.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de La Prensa
(qui diffuse l’idée d’une Argentine au catholicisme rétrograde…
C’est à peine si le quotidien tient compte du concile Vatican II)
lire
l’article de La Nación
qui reproduit par ailleurs un article de El País,
le quotidien espagnol (pourtant dans une ligne idéologique
différente puisque El País,
comme Le
Monde en France, n’a pas
encore tout oublié de ses racines de gauche).
Ajout du 9 août 2020 :
lire cet article de Luisa Corradini, correspondante de La Nación à Paris, sur cette fâcheuse affaire qui continue d'empoisonner la vie institutionnelle outre-Pyrénées.
Ajout du 9 août 2020 :
lire cet article de Luisa Corradini, correspondante de La Nación à Paris, sur cette fâcheuse affaire qui continue d'empoisonner la vie institutionnelle outre-Pyrénées.
(1)
Date de la déclaration d’indépendance où les constituants ont
déclaré le pays libre de tout lien avec Fernando VIII et ses
successeurs.