vendredi 7 août 2020

San Cayetano en télétravail. Lui aussi ! [Coutumes]



Aujourd’hui, c’est la fête de San Cayetano (Gaëtan en français). En Argentine, il est le saint patron du pain et du travail. Il est de tradition que les fidèles, en particulier parmi les travailleurs modestes, qu’ils soient indépendants ou salariés, fassent le pèlerinage au sanctuaire le plus proche pour demander l’aide du saint dans leur vie économique. C’est à Buenos Aires que le phénomène est le plus spectaculaire quand la population de la banlieue sud et celle des quartiers modestes du sud et de l’ouest de la ville convergent en files interminables vers l’église San Cayetano, à l’extrémité occidental du quartier de Liniers, coincé entre une ligne de chemin de fer de banlieue et l’énorme ceinture qu’est la voie rapide dite Avenida General Paz, qui fait office de boulevard périphérique à la capitale argentine. Toute la journée, les messes et les confessions se succèdent avec de longues files qui se forment pour aller fleurir l’image du saint, y allumer un cierge ou simplement toucher du bout des doigts ou à pleine paume la vitre qui la protège.

L'ensemble du sanctuaire à la tombée du jour
Photo : paroisse San Cayetano, Buenos Aires

Dès le 3 août, pendant la neuvaine qui précèdent la
Gran Fiesta (les célébrations d’aujourd’hui), Monseigneur Poli, l’archevêque de Buenos Aires, avait prévenu : il ne fallait pas que la fête déclenche des rassemblements, puisque ce sont des lieux où le virus du covid-19 peut faire des dégâts de contagion. Et en effet aujourd’hui, toutes les célébrations seront à suivre de chez soi. Il n’y aura pas de confessions en série comme d’habitude. La « télé-confession » n’est pas autorisée par le droit canon.

La statue du saint bénit l'incessant et bruyant trafic automobile,
tandis qu'un bus de banlieue descend vers la gare routière de Liniers
Là encore, photographie au coucher du soleil
Photo : paroisse Sain Cayetano de Buenos Aires

Et Dieu si cette année et les années à venir, San Cayetano va avoir du travail puisque la crise sanitaire a déjà détruit beaucoup d’emplois et faire fermer beaucoup de petites entreprises (magasins de détail, cafés, restaurants, milongas qui ont lancé récemment un SOS en direction des autorités culturelles municipales, etc.).

La statue de San Cayetano dans sa niche fleurie, un 7 août
Photo : paroisse de San Cayetano, Buenos Aires

Aujourd’hui, seul Página/12 relaie les demandes de l’épiscopat, ce qui est un comble puisque le journal est passablement athée ou, à tout le moins, très ignorant des questions de spiritualité.
Pour en savoir plus :

consulter le site du sanctuaire de Buenos Aires où vous pouvez vivre ou revivre les célébrations eucharistiques et écouter différentes interventions d’autorités ecclésiales.