Légende : Le général San Martín et
son avant-garde,
l’armée des travailleurs essentiels, sont en
marche.
Et
ceux de l’arrière-garde : #Reste chez toi.
San Martín :
Tous masqués ! En marche vers la bataille finale.
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Le
paysage et les expressions employées évoquent l’Armée des Andes
et la Traversée des Andes, le haut-fait le plus célèbre de
San Martín (janvier-février 1817)
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Alors que le personnel de santé argentin déplore
déjà soixante décès dans ses rangs, en ce jour férié où tout
le pays honore la mémoire de celui qui a permis et consolidé son
indépendance, le général José de San Martín (1778-1850), une fraction de la droite sectaire, la même que celle
qui soutient encore et toujours aux États-Unis
un Trump maintenant passablement démonétisé ou qui acclame encore
Bolsonaro au Brésil, appelle à manifester dans les rues contre le
gouvernement et ses mesures de précaution contre le covid-19 (port
du masque, télétravail, arrêt des activités non essentielles et
distances physiques). Cette même droite absurde l’avait déjà
fait, avec des succès mitigés, le 25 mai, le 20 juin et le 9
juillet.
Lui : Je me demande…
Placer son intérêt
au-dessus de celui de la collectivité, c’est quoi ?
Un
service essentiel ou un sport individuel ?
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Les
services dits "essentiels" (appelés en France indispensables) et les
sports individuels sont les seules activités pour lesquelles les
Argentins ont le droit de sortir de leur domicile. Tout le reste doit
être effectué à distance.
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L’Argentine
vient de dépasser la barre des 5.000 décès (1)
pour une population qui s’achemine vers les 46 millions.
"Grande manifestation patriotique avec vos
drapeaux.
Faisons
la patrie que voulait/aimait San Martín" (2)
Remarquez la date indiquée par l'initiale du mois "17 A"
Le
mot d’ordre est porté par les mêmes excités qui s’étaient
rassemblés il y a un an pour soutenir la candidature de Mauricio
Macri, qui venait d’être sévèrement rejeté par l’électorat
au PASO (l’avant-premier tour des élections présidentielle et
législatives), le tout à l’appel d’un acteur de second plan, passablement aigri, un
certain Luis Brandoni, qui séjournait alors confortablement... à
Madrid.
L’affiche
de leur manifestation est illustrée d’une image apocryphe et
particulièrement laide de San Martín. Remarquez le caractère
impérieux de l’expression de son visage qui ne correspond en rien
à la réalité historique du personnage et le manque de respect pour
le drapeau porté comme une écharpe (ce qu’il n’aurait jamais
fait – ce n’était pas un supporter de foot !).
L’organisation politique qui a soutenu l’année dernière la
candidature de Mauricio Macri et dont les ténors se déchirent
autour de l’héritage en ruines pendant que lui se prélasse dans
le Var à Ramatuelle avant de rejoindre une sinécure de la Fifa à
Zurich, Juntos por el Cambio soutient officiellement la manifestation
mais ses dirigeants modérés, qui acceptent le verdict des urnes,
les plus nombreux semblerait-il, se démarquent clairement de cette
prise de position.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Página/12
lire
l’article de La Nación,
visiblement pas enthousiasmé devant ces manifestations
irrationnelles à l’arrière-goût antidémocratique.
(1)
5.703 ce matin. Pour 295.000 cas de contagion détectés, dont
212.000 personnes guéries ou qui n’ont pas été malades.
(2)
Ils n’en savent strictement rien. Aucun des initiateurs du
mouvement n’ont jamais lu le moindre texte de San Martín.
D’ailleurs, s’ils l’avaient fait, ils n’auraient jamais lancé
de telles opérations.