lundi 27 septembre 2010

Conférence sur Homero Manzi, le militant politique, au CCC Floreal Gorini ce mercredi [à l’affiche]

Les Argentins le savent peu et mal (et nous encore moins !) mais le poète Homero Manzi (1907-1951) a eu un parcours persistant de militant politique d’abord dans les rangs du parti radical, dans la mouvance yrigoyenniste (du nom du président Hipólito Yrigoyen), pendant les premières années de la Década Infame (1830-1943), puis, en rupture avec la Unión Cívica Radical mais bien malgré lui, dans la mouvance justicialiste menée par Perón, en faveur d’une Argentine libre de ses mouvements et indépendante dans toutes les dimensions de la vie nationale, sur le plan politique, social, économique, militaire, stratégique et diplomatique, en réaction contre les gouvernements de la Década Infame qui avaient violé la Constitution, suspendu les libertés publiques et l’ordre démocratique et asservi le pays aux intérêts tout d’abord de la Grande-Bretagne puis des Etats-Unis d’Amérique (voir à ce sujet mon article intitulé Vademecum historique, dont vous trouverez le lien dans la partie médiane de la Colonne de droite, dans la rubrique Petites Chronologies).

Mercredi 29 septembre à 19h, dans la salle Jacobo Laks, au 3ème étage du CCC Floreal Gorini, Corrientes 1543, Silvano Lanzieri fera une conférence sur ce thème intitulé El tango y la política, Homero Manzi, el político militante et fera entendre des documents audios historiques où Homero Manzi s’explique sur son attitude face à la monté du péronisme et à l’arrivée au pouvoir (qu’il a soutenue) de Juan Perón, devenu Secrétaire d’Etat au Travail en 1943 puis Président de la République en 1946.

L’entrée est libre et gratuite.

Homero Manzi, mort le 3 mai 1951, à l’âge incroyablement jeune de 43 ans, n’a pas vu le coup d’Etat qui devait renverser Perón en septembre 1955. Mais ce coup d’Etat, appuyé par la CIA, et appelé Revolución Libertadora, en pleine guerre froide, a eu pour conséquence une véritable chasse aux sorcières contre les péronistes et tout ce qui pouvait y être lié. C’est ainsi que Nelly Omar et Hugo Del Carril ont été interdit d’antenne, de studio et de scène et privés de moyens d’exercer leur métier pendant de très nombreuses années. Et c’est pour la même raison que cette partie de la vie publique de Homero Manzi a, elle aussi, été jetée aux oubliettes de telle sorte qu’aujourd’hui, les Argentins n’en savent que très peu de choses, sinon rien. C’est maintenant qu’elle ressort à la lumière, plusieurs années après le retour de la démocratie et la fin des censures diverses et variées qui ont entravé la libre expression dans la pays jusqu’à la fin de l’année 1983.

Sur ces aspects de la vie de Homero Manzi, on lira avec fruit la biographie qu’a publiée en 2007 l’historien et poète Horacio Salas, Homero Manzi y su tiempo, chez Vergara. Le film, Homero Manzi, un poeta en la tormenta (Homero Manzi, un poète dans l’orage), produit et écrit par son fils, Acho Manzi, en parle lui aussi (voir mon article du 22 septembre 2009 sur la sortie de ce film l’année dernière et qui a fait l’objet d’une projection cette année au Festival de Tango de Buenos Aires).

Pour en savoir plus sur Homero Manzi à travers ce blog, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur Homero Manzi, personnage clé de l’histoire du genre s’il en est, voir les pages 50-51 et 240-241 de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, aux éditions du Jasmin.

Au sujet de la conférence de mercredi, voir le blog de La Ciudad del Tango, le département de recherche et d’animation du CCC consacré au tango.