Samedi 29 octobre 2011, le producteur et intervieweur radiophonique Benoît Duteurtre remet en selle la chronique tango de Jean-Louis Mingalon, dans son émission hebdomadaire Etonnez-moi Benoît consacrée au music-hall, à la variété et à la musique fantaisie sur l'antenne de France Musique, écoutable en direct sur les ondes hertziennes, en streaming sur le site Internet de la station, à la demande pendant 30 jours et en podcast téléchargeable en abonnement automatique pendant la semaine qui suit la diffusion à l'antenne.
Jean-Louis Mingalon a choisi pour cette rentrée le poète et compositeur Enrique Santos Discépolo (1901-1951), qui fut aussi un comédien, un acteur et un réalisateur argentin. On lui doit un nombre impressionnant de chefs-d'oeuvre, dont les principaux figurent au menu du lecteur de mon anthologie, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, publiée en mai 2010 aux Editions du Jasmin et une notice biographique le concernant nourrir également l'une des esquinas dont j'ai parsémé ma promenade poétique dans Buenos Aires (p. 192).
On a dit beaucoup de choses de Discépolo, qu'il était désespéré et nihiliste en particulier. Il était surtout un écorché vif, qui eut beaucoup de mal à trouver sa place dans l'Argentine écartelée et écartelante dans laquelle il a vécu les 50 courtes années de sa vie douloureuse. Sa poésie, torturée comme lui et souvent si terriblement sarcastique, en dit long là-dessus. Jusqu'au ménage improbable que cet Alceste du quartier Once, à Balvenera, constitua avec une chanteuse, poupée espagnole, coquette et sans grand talent, devant laquelle il s'était "fait tout petit et filait tout doux quand elle le sonnait", comme aurait dit Brassens.
Si vous êtes un fidèle auditeur de France Musique ou un lecteur régulier de ce blog, vous connaissez le principe de la chronique : une vingtaine de minutes, d'ailleurs déjà "dans la boîte" selon l'expression consacrée, et trois morceaux au libre choix du chroniqueur, avec quelques commentaires et anecdotes de sa part.
"Yo viví cien años con solo cincuenta", lui fait dire le Maestro Horacio Ferrer, dans Soy (1), le poème avec lequel le poète d'aujourd'hui ouvre la biographie qu'il a consacrée au poète d'hier (Discepolín, poeta del hombre que está solo y espera, Horacio Ferrer y Luis Sierra, Editorial Sudamericana, Buenos Aires 2004).
J'ai vécu cent ans en seulement cinquante
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Pour podcaster l'émission, allez sur la page des podcasts sur le Portail de Radio France puis à la lettre E, initiale du titre de l'émission.
Pour avoir la liste de tous les morceaux diffusés au cours de chaque émission, vous pouvez aussi visiter la page d'Etonnez-moi Benoît (mais attention : la liste est souvent truffée de fautes d'orthographe sur les noms et parfois aussi sur les titres. Rien ne vaut d'écouter l'émission elle-même. L'invité et l'animateur sont les mieux placés pour vous parler de ce qu'ils vous font entendre).
(1) A lire également, le tango que son ami Homero Manzi, sur son lit de mort d'une clinique de Buenos Aires, lui écrivit, avec Aníbal Troilo, en avril 1951, Discepolín, à la page 187 de Barrio de Tango (ouvrage cité).