On avait vu en septembre que Mauricio Macri envisage sérieusement de déplacer le siège du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires de Plaza de Mayo, où il est installé depuis la fédéralisation de la Capitale argentine, vers Barracas, dont il a très vraisemblablement l'intention de détruire trois hôpitaux près dequels devrait s'installer dans quelques années le Gouvernement municipal (voir mon article du 8 septembre 2011 sur cette question).
Mais il y a quelques jours, vendredi dernier, c'est un autre projet dément qui a été apporté sur le Bureau de la Legislatura : celui de prolonger de l'avenida Belgrano jusqu'à avenida 9 de Julio, la Diagonal Sur ou Diagonal Julio A. Roca, percée dans les années 1930, pendant cette période historique qu'on appelle la Década Infame (la décennie honteuse), par un gouvernement anti-constitutionnel qui voulait, sur des idées avancées par la Generación del Ochenta, autre grande période antidémocratique de l'Argentine, dans les années 1910, éventrer la ville et la transformer pour les festivités de son 4ème centenaire (Buenos Aires a été fondée par Pedro de Mendoza en 1536). Le projet de Mauricio Macri comprend l'expropriation d'au moins 40 immeubles dans les deux manzanas qui séparent les deux avenues.
Dans son acheminement parlementaire, ce projet doit d'abord être étudié par la Commission de Planification Urbaine, qui est présidée pour le moment par une députée du Partido Justicialista, donc l'opposition au Gouvernement actuel de Macri, qui pourrait donc bien ne pas rendre un avis favorable. Puis il faut que les expropriations soient approuvées par la Legislatura. Il y a donc encore loin de la coupe aux lèvres mais le projet n'en reste pas moins absolument monstrueux et hors de proportion avec les carences dont souffre la ville depuis 4 ans que cette équipe est au pouvoir.
Mais comme d'habitude, il s'agit de donner du travail aux entreprises dirigées par des amis, des alliés, des clients, des partenaires de Mauricio Macri et du groupe industriel familial dont il est l'un des principaux actionnaires.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (édition du 18 octobre 2011)