dimanche 14 février 2016

Manifestation d'artistes contre le gouvernement [Actu]

Photo Télam

A l'appel de quelques artistes et intellectuels de l'opposition, une foule importante s'est rassemblée dans le Parque Saavedra, dans l'ouest de la ville de Buenos Aires, pour vivre une manifestation sous le sceau de la joie, du travail et de la liberté, pour contester les décisions prises par le nouveau Gouvernement. Il s'agissait de réfléchir ensemble à travers l'art, la chanson et la poésie. Tous voulaient témoigner des avancées sociales et politiques accomplies pendant les trois mandats précédents, comme la liberté de manifester sans peur (malgré les deux incidents gravissimes à La Plata et dans un bidonville de Buenos Aires, où les forces de l'ordre ont tiré des balles de caoutchouc contre des manifestants causant des blessures superficielles mais mais des blessures qu'il a tout de même fallu soigner et qui ont entraîné des arrêts médicaux). Ils ont promis d'être des vigies, des gardes jaloux des droits ainsi acquis pendant les douze dernières années.

En plus de la musique à laquelle a contribué une vingtaine d'artistes qui représentaient tous les genres populaires, il y a eu des lectures de grands auteurs nettement inscrits à gauche, comme Julio Córtazar, Eduardo Galeano ou les poètes Juan Guelman et Mario Benedetti...

Cette fois-ci, la manifestation a fait le plein comme le montre la photo de Télam, ce qui n'était pas, loin de là, le cas de tous les appels lancés en décembre et en janvier. Maintenant le carnaval est passé (en tout cas pour les quatre jours traditionnels qui précèdent le mercredi des Cendres, il continue tous les week-ends), la rentrée se prépare. Elle aura lieu dans deux semaines.

Plusieurs personnalités politiques kirchneristes se sont jointes aux manifestants parmi lesquelles l'ancien ministre de l'Economie Axel Kiciloff, l'ancien titulaire de la défunte AFSCA (la haute autorité de l'audiovisuel ou ce qui en tenait lieu), Martín Sabbatella, l'ancien président de Aerolineas Argentinas, tous deux ex-candidats à la députation, le député Wado de Pedro, l'ex-candidat à la vice-présidence, Carlos Zannini, l'ex-ministre de la Culture (et musicienne chamamista) Teresa Parodi et l'ancien ministre du travail, Carlos Tomada.

Le plus médiatique des artistes présents n'était autre que le rockeur engagé Fito Páez, qui a clôturé la journée par un tour de chant.

Il est à noter que Télam s'est fait l'écho de l'événement, ce qui semble indiquer que la mise au pas idéologique de l'agence de presse (1), dénoncée par quelques agitateurs de l'opposition, n'a pas eu lieu mais que l'agence s'achemine bien vers une ligne éditoriale authentiquement pluraliste, selon les consignes officielles données par le nouveau gouvernement dès sa prise de fonction. La Nación y consacre ce matin un entrefilet et Página/12 -cela n'étonnera personne- publie un long article sur le sujet dans ses pages politiques.

Pour aller plus loin :


(1) Cependant les anciens responsables de l'agence sont actuellement dans le collimateur de la justice. Des perquisitions ont eu lieu récemment à leur domicile.