Photo Télam |
A l'appel de quelques artistes et
intellectuels de l'opposition, une foule importante s'est rassemblée
dans le Parque Saavedra, dans l'ouest de la ville de Buenos Aires,
pour vivre une manifestation sous le sceau de la joie, du travail et de la liberté, pour contester les décisions prises par le nouveau
Gouvernement. Il s'agissait de réfléchir ensemble à travers l'art,
la chanson et la poésie. Tous voulaient témoigner des avancées
sociales et politiques accomplies pendant les trois mandats
précédents, comme la liberté de manifester sans peur (malgré les
deux incidents gravissimes à La Plata et dans un bidonville de
Buenos Aires, où les forces de l'ordre ont tiré des balles de
caoutchouc contre des manifestants causant des blessures
superficielles mais mais des blessures qu'il a tout de même fallu
soigner et qui ont entraîné des arrêts médicaux). Ils ont promis
d'être des vigies, des gardes jaloux des droits ainsi acquis pendant
les douze dernières années.
En plus de la musique à laquelle a
contribué une vingtaine d'artistes qui représentaient tous les
genres populaires, il y a eu des lectures de grands auteurs nettement
inscrits à gauche, comme Julio Córtazar, Eduardo Galeano ou les poètes Juan
Guelman et Mario Benedetti...
Cette fois-ci, la manifestation a fait
le plein comme le montre la photo de Télam, ce qui n'était pas,
loin de là, le cas de tous les appels lancés en décembre et en
janvier. Maintenant le carnaval est passé (en tout cas pour les
quatre jours traditionnels qui précèdent le mercredi des Cendres,
il continue tous les week-ends), la rentrée se prépare. Elle aura
lieu dans deux semaines.
Plusieurs personnalités politiques
kirchneristes se sont jointes aux manifestants parmi lesquelles
l'ancien ministre de l'Economie Axel Kiciloff, l'ancien titulaire de
la défunte AFSCA (la haute autorité de l'audiovisuel ou ce qui en
tenait lieu), Martín Sabbatella, l'ancien président de Aerolineas
Argentinas, tous deux ex-candidats à la députation, le député
Wado de Pedro, l'ex-candidat à la vice-présidence, Carlos Zannini,
l'ex-ministre de la Culture (et musicienne chamamista) Teresa Parodi
et l'ancien ministre du travail, Carlos Tomada.
Le plus médiatique des artistes
présents n'était autre que le rockeur engagé Fito Páez, qui a
clôturé la journée par un tour de chant.
Il est à noter que Télam s'est fait
l'écho de l'événement, ce qui semble indiquer que la mise au pas
idéologique de l'agence de presse (1), dénoncée par quelques
agitateurs de l'opposition, n'a pas eu lieu mais que l'agence
s'achemine bien vers une ligne éditoriale authentiquement
pluraliste, selon les consignes officielles données par le nouveau
gouvernement dès sa prise de fonction. La Nación y consacre ce
matin un entrefilet et Página/12 -cela n'étonnera personne- publie
un long article sur le sujet dans ses pages politiques.
Pour aller plus loin :
lire la dépêche de Télam.
(1) Cependant les anciens responsables
de l'agence sont actuellement dans le collimateur de la justice. Des
perquisitions ont eu lieu récemment à leur domicile.