Página/12 consacre sa une de ce matin
à l'analyse d'une enquête exclusive sur l'état de l'opinion,
soixante jours après la prise de fonction du Gouvernement qui s'est
donné cent jours pour lancer le pays sur le voie de réformes
profondes, en quête de pluralisme, de relance économique dans tous
les domaines, de reconnaissance internationale et de diplomatie
saine, de lutte contre la corruption.
Les mêmes résultats ou des résultats
très similaires en tout cas font aussi l'objet d'une analyse,
beaucoup plus succincte comme toujours, dans l'édition de Clarín.
Dans cette enquête, on voit nettement
que le nombre des Argentins satisfaits du gouvernement a baissé. Il
est maintenant d'un point inférieur à celui de ceux qui se
déclarent satisfaits. Ce qui correspond à une baisse de 10 points
par rapport au score qu'avait Mauricio Macri trois semaines après sa
prestation de serment, à la fin du mois de décembre. Malgré tout,
sa popularité personnelle reste très élevée : 54% de
citoyens continuent à l'aimer. L'état de grâce est en train de
disparaître. Les causes ? Sans doute l'augmentation des prix,
très brutale et assez inattendue pour les électeurs, qui est la
première cause de mécontentement puisque tous les prix ont
augmenté, que les salaires stagnent ou n'augmentent pas en
proportion et les dispositifs sociaux disparaissent (prix de
l'énergie et des transports). Et puis il y a aussi cette vague de
licenciements dans le secteur public qui n'a pas touché que les
militants péronistes payés à ne rien faire mais des salariés de
tous les secteurs, de tous les âges, dans tous les métiers, de
toutes les anciennetés et certains d'eux avaient voté pour Macri,
soit pour le soutenir soit pour en finir avec le kirchnerisme (donc
contre Daniel Scioli plus que pour Macri). Cependant plus de la
moitié des Argentins, qui n'habitent pas tous à Buenos Aires où
cette vague se ressent de plein fouet, se déclarent favorable à
cette mesure.
Pour la politique des prix, c'est 82%
des personnes interrogées qui se déclarent mécontentes. C'est
beaucoup après seulement deux mois d'activité gouvernementale.
Le Gouvernement, que cette
reprise spectaculaire de l'inflation ne semble pas laisser
indifférent, est en pleine réflexion sur les mesures à prendre.
Parmi celles déjà décidées, la mise en place d'un système de
surveillance des prix en continu via une application en ligne que
tout un chacun pourra télécharger et alimenter en données, en
faisant ses courses. Il est régulièrement question de pression sur
les éleveurs menacés oralement à plusieurs reprises d'un recours
du Gouvernement à l'importation de viande, ce qui serait une
insulte au secteur en Argentine. Des menaces planent aussi sur la
grande distribution, mais pour le moment aucune mesure n'a été
prise dans cette direction. Il y a deux mois, on parlait aussi
d'implanter deux taux de TVA, l'un pour les produits de première
nécessité, dont les denrées alimentaires, et l'autre pour tout le
reste.
L'article de Página/12 est
illustré par deux schémas d'une grande clarté qui montrent très
bien la tendance qui se dégage en cette pré-rentrée argentine.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12
sur son enquête d'opinion publique
lire l'article de Clarín
autour de l'évolution de l'opinion sur le Gouvernement et le
Président lui-même
lire l'article de La Nación
sur le futur système de surveillance des prix
lire l'article de La Nación
sur les préoccupations économiques gouvernementales
lire l'article de Clarín
sur les déclarations récentes d'un ancien ministre de la Province
de Buenos Aires au sujet de l'embargo sur le thème de l'inflation
sous la houlette du gouverneur Daniel Scioli.
Ajout du 15 février 2016 :
lire la dépêche de Télam de ce jour sur le prochain système de surveillance (ou de publicité) des prix.
Ajout du 15 février 2016 :
lire la dépêche de Télam de ce jour sur le prochain système de surveillance (ou de publicité) des prix.