Dans son gros titre, Página/12 raille le recours aux décrets par le Président ces fameux décrets "pour nécessité et urgence" |
Comme prévu, le Président Mauricio
Macri a reçu une importante délégation d'organismes militants pour
les droits de l'Homme, non pas à la Casa Rosada, comme cela avait
été annoncé initialement, mais dans la résidence de campagne de
Olivos, un peu plus au frais (Buenos Aires subit actuellement une
canicule qui oblige les réseaux d'électricité à effectuer des
délestages parce que les systèmes de réfrigération et de
climatisation consomment trop d'énergie).
Ont répondu à l'invitation Abuelas de
Plaza de Mayo, Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora, H.I.J.O.S., le
CELS (qui n'était pas représenté par Horacio Verbitsky, le très
kirchneriste journaliste qui en assure la présidence) et Familiares
de Desaparecidos y Detenidos por Razones Políticas (familles des
disparus et détenus pour raisons politiques).
Cliquez sur l'image pour lire les textes |
Côté gouvernemental, le Président
était assisté du ministre de la Justice et du secrétaire d'Etat
aux Droits de l'homme.
Tout le monde a souligné que la
réunion s'était bien passée, que tout le monde a fait l'effort de
surmonter ses préjugés et ses sentiments personnels pour laisser la
place au dialogue sur des points concrets.
Somme de prendre position sur les
déclarations négationnistes de Darío Lopérfido, ministre du
gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, ce qui fait que ça
ne le regarde pas constitutionnellement, le Président a simplement
répondu que le nombre des disparus n'avait pas à être discuté et
que le plus important était que cela n'arrive plus jamais en
Argentine. Cette déclaration, qui n'est pas la première, devrait
solder la querelle qui lui ait faite à ce sujet : il est clair
qu'il s'inscrit dans une Argentine démocratique (même s'il a eu des
termes insupportables pendant la pré-campagne électorale, à un
moment où il devait croire comme tout le monde la victoire du
candidat kirchneriste déjà acquis et où il cherchait sans doute à
ratisser large dans l'opposition de droite).
Cliquez sur l'image pour lire les textes Vous aurez remarqué que les deux journaux de la majorité ont choisi la même photo et Página/12 une autre |
Lors de la conférence de presse qui a
suivi, sur place, Estela de Carlotto, qui a été la vedette
médiatique de la rencontre, a annoncé qu'elle avait constaté que
le chef d'Etat avait une certaine expression sur le visage au début
de la rencontre et qu'il en avait une autre à la fin et visiblement,
elle était heureuse d'avoir contribué à ce changement. Ce que
Claudio Avruj, le secrétaire d'Etat, a soutenu, en se montrant
particulièrement chaleureux envers Estela de Carlotto. Dans son attitude, on sent une certaine tendresse pour cette vieille dame dynamique, souriante et
rayonnante... Je ne sais pas si c'est stratégie de sa part ou si
c'est sincère. Il se peut que ce soit sincère parce que cette femme
dégage un charisme auquel il est vraiment difficile de résister et
comme elle tient un discours très raisonnable, très pacifique et
conciliateur...
François Hollande est attendu dans la
soirée à Buenos Aires. Il est prévu qu'il rencontre les
organisations des droits de l'Homme à Palermo, au campus de
l'ex-ESMA, et qu'il jette une couronne de fleurs sur le Río de la
Plata pour honorer la mémoire des Français disparus sous la
dictature militaire comme toutes les autres victimes de la répression
du terrorisme d'Etat.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín
lire le communiqué publié par la Casa
Rosada.