dimanche 8 août 2021

Première San Cayetano présentielle en pandémie [Actu]

"La peur ne nous a pas paralysés", clame le gros titre
sur une photo d'une Plaza de Mayo pleine à craquer
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Tous les 7 août, l’Argentine populaire célèbre la fête de San Cayetano (saint Gaëtan), qui est le patron du travail et du pain. Bien entendu, dans la crise qui touche le monde entier, le pauvre saint a du pain sur la planche.

"La situation est presque désespérante", dit le gros titre
en citant Mario Poli, l'archevêque de Buenos Aires
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Comme tous les ans, sauf l’année dernière, il y a eu à Buenos Aires une messe au sanctuaire dans le quartier excentré de Liniers, tout à l’ouest de la ville, messe présidée par le cardinal Mario Poli en personne, comme le veut la coutume. Après la messe, ce fut le temps de la traduction sociale et politique : les syndicats et les organisations populaires de toute espèce,, notamment le mouvement coopérateur très présent dans les bidonvilles et parmi les ouvriers qui travaillent en autogestion, ont organisé une gigantesque manifestation. Une foule bon enfant de tous âges, composée de travailleurs manuels, de chiffonniers, de travailleurs sociaux, d’animateurs de quartier, exerçant souvent leurs activités au noir faute de pouvoir la déclarer (l’économie informelle occupe sans doute à ce jour au moins la moitié des actifs), a ainsi traversé la ville, à pied, d’ouest en est, de Liniers à Plaza de Mayo, pour réclamer des mesures sociales, des aides aux petites entreprises autogérées (qui ont beaucoup souffert sous la précédente présidence, sans parler de la crise sanitaire) et même l’instauration d’un revenu universel, tout à fait utopique dans la situation actuelle du pays.

L'info n'a droit qu'à un titre secondaire,
à droite à la hauteur de la photo
"Démonstration de force des piquets de grève
de la majorité", dit le titre
(Les piquets de grève désignent en bloc
toutes les organisations sociales militantes)
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Le bon taux de primo-vaccination (plus de 50 % de la population globale) et l’allègement des règles sanitaires, entré en vigueur le jour même, ont bien aidé, à n’en pas douter, à faire de ce rendez-vous le succès que montrent les photos y compris celles affichées à la une des journaux de droite, dont les titres ne cachent pas l’aigreur que cette foule et cette apparente pagaille inspirent à l’opposition.

"Les organisations sociales ont montré au Gouvernement
leur pouvoir de mobilisation", dit le gros titre
Pour un journal qui répète que la popularité du gouvernement
est en chute libre dans les sondages,
cette manifestation tombe peut-être mal...
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L’année dernière, la messe avait été célébrée sans fidèle et retransmise par la télévision diocésaine. Les gens ne pouvaient pas sortir de chez eux. Il n’y avait donc pas même eu les traditionnelles interminables files d’attente pour les confessions et les dévotions au portrait de San Cayetano à l’intérieur de la petite église paroissiale, à deux pas de la gare de Liniers.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa, centrée sur les déclarations épiscopales relatives à la pauvreté dans le pays
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación, paru pendant que se déroulait la manifestation et transcrit au passé dans la version papier, comme on le voit en une. Il est vrai que la rédaction est en configuration dominicale et qu’elle n’a peut-être pas eu le loisir de modifier la page d’accueil du site, qui ne comportait aucun article sur le sujet ce matin.