vendredi 20 août 2021

Le gouvernement pousse ses feux contre « la contrebande d’armes en bande organisée » [Actu]

Le jeu de mots habituel de la rédaction dans le gros titre
Sur un recadrage d'une photo de Macri le jour de son investiture,
on lit : "En écharpe [présidentielle]" ou "En bande [organisée]"
C'est comme le cœur vous en dit !
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Le gouvernement vient d’élargir son dépôt de plainte contre l’Exécutif précédent pour l’envoi en Bolivie d’armes de maintien de l’ordre au moment du coup d’État contre Evo Morales au profit de Jeanine Añez, une affaire que la Justice a qualifié de « contrebande d’armes en bande organisée », la bande en question étant le gouvernement argentin autour de Mauricio Macri.

La plainte élargie s’étend à Marcos Peña, ancien Premier ministre, et à Jorge Faurie, l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait déjà été laissé hors de cette procédure après la première plainte. Entre-temps, on a découvert un document ambigu qui pourrait l’impliquer mais on resterait sidéré qu’un diplomate de son âge, de son expérience et de son professionnalisme se soit ainsi fourvoyé en toute connaissance de cause dans une manœuvre aussi irrégulière… On verra donc comment réagissent les magistrats devant cette nouvelle démarche de l’État partie civile.

La nouvelle plainte implique encore d’autres personnalités liées au gouvernement précédent. Ces contenus avaient été exploités par Página/12 il y a quelques jours et offrent à la majorité actuelle un excellent dérivatif, à trois semaines des élections primaires (PASO). Chaque camp a donc son affaire judiciaire bel et bien engagée : le président traîne le Olivosgate (fête pour l’anniversaire de la Première dame en plein confinement il y a un an à la résidence de Olivos), le tout au milieu de rumeurs insistantes depuis trois jours prétendant que le couple présidentiel attendrait un heureux événement ; son opposition néolibérale traîne de son côté cette vilaine affaire bolivienne, objectivement beaucoup plus grave par ailleurs (et il n’y a pas de bébé dans l’air de ce côté).

Comme d’habitude, Clarín et La Nación, quotidiens du camp libéral, ne mentionnent pas ce nouvel épisode de l’affaire. Seuls en parlent Página/12, qui en fait sa une parce qu’elle soutient à fond la majorité nationale en place, et La Prensa, dont le catholicisme réactionnaire et bon teint n’apprécie guère le culte du profit (à court terme) qu’encouragent les néolibéraux.

© Denise Anne Clavilier

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