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En haut : le gros titre sur l'inflation En bas : les mariages brésiliens en Argentine (la dernière mode est de se marier dans les vignobles de Mendoza) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Vendredi, l’INDEC, l’institut
national argentin des statistiques, a publié son traditionnel
baromètre de l’inflation mensuelle connu sous le nom d’IPC
(indice des prix à la consommation) et les résultats de septembre
sont encore une fois désespérants : en moyenne générale,
l’inflation a atteint les 6,2 % sur le mois. Ce qui donne un
taux de 66,1 % en cumul depuis le début de l’année et laisse
imaginer un taux annuel proche de 100 % au 31 décembre
prochain. En année glissante, le cumul d’octobre 2021 à septembre
dernier correspond à 83 % d’inflation annuelle.
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Synthèse générale du rapport Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
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Extrait de l'édition papier de Clarín samedi matin Ainsi donc les patates douces ont subi 154% d'augmentation le café moulu 136, le savon invité 132 et la farine boulangère (équivalente à la T55 en France) 117 ! Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Un désastre pour la population
et surtout pour les plus fragiles, soit près de 40 % des
Argentins, comme on peut l’imaginer. Il y a quelques jours, cela a
poussé les pouvoirs publics fédéraux à mettre à l’amende les
supermarchés qui ne respectaient pas l’accord Precios Cuidados, un
programme qui tend à limiter les prix sur une sélection de produits
de première nécessité.
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Le baromètre de l’INDEC laisse
apparaître que le poste alimentaire est arrivé le mois dernier
au-dessus du taux moyen général avec 6,7 % tandis que les
services de communication sont restés largement en-dessous (2,5) et
les vêtements ont grimpé largement au-dessus (10,6).
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Le second tableau du rapport détaille l'ensemble des variations observées sur le mois Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Lorsqu’on observe les
variations régionales, le bassin de Buenos Aires se situe tout juste
en-dessous de la moyenne nationale, avec un taux général de 6 %.
Cependant le poste habillement atteint tout de même les 12,5.
Exceptionnellement, Buenos Aires et sa banlieue forment la région à
l’inflation moyenne la plus basse pour le mois. Les cinq autres
régions dépassent les 6 points.
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La une la plus discrète est bien sûr celle de Página/12 qui préfère ironiser sur le thème du colloque annuel des patronats argentins Manchette en haut à droite : "Les prix cèdent très peu" Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
De l’autre côté du spectre
économique, c’est le Nord-Est (Entre-Ríos, Corrientes, Misiones…)
qui bat les autres régions avec sa moyenne générale située à
6,8 % et son poste énergies-carburant à 16,4 %.
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Tableau récapitulatif des variations régionales Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Samedi, tous les journaux ont
titré sur ces chiffres catastrophiques, à l’avant-veille de la
grande fête péroniste d’aujourd’hui (Día de la Lealdad)
et Clarín les a illustrés de la manière la plus claire avec
une dizaine de photos légendées avec le taux d’augmentation que
le produit a subi au cours des 12 derniers mois : une demi-page
sur les 2 et demie que le quotidien a consacrées à ce thème.
Ces résultats n’ont surpris
personne et ils ont obligé le super-ministre de l’Économie,
Sergio Massa, à annoncer un nouveau chapelet de mesures. Les mois à
venir nous diront s’il aura eu raison ou non.
© Denise Anne Clavilier
Pour aller plus loin :