Il
y a neuf ans que l'ONG Madres de Plaza de Mayo a installé son espace
culturel dans les murs même du camp de détention et de torture où
une partie des disparus de la Dictature a souffert et trouvé la
mort.
Les portraits accrochés sont ceux des 30 000 disparus de la Dictature |
C'était
alors une volonté déterminée de mettre la vie et la pensée là où
les militaires putschistes avaient fait régner la mort et
l'obscurantisme.
C'est
à elles que l'on doit la conversion du lieu : il aurait pu être
figé à la façon des camps de concentration nazis mais elles ont
voulu retourner l'histoire et elles ont fait du campus de l'ex-Esma
(Escuela Superior de Mecánica de la Armada) un lieu qui célèbre la
vie, à Palermo, le long de Avenida del Libertador (1).
Aujourd'hui,
Página/12 consacre son principal article culturel à ces huit ans
d'activités, sous la férule de Teresa Parodi, qui, en devenant
ministre en juin dernier, a laissé la place à un duo de
coordinatrices, sa fille Verónica Parodi, et la chanteuse (que vous
connaissez déjà) María de los Angeles Ledesma (qui fait équipe
avec Lucrecia Merico pour plusieurs récitals qu'elles présentent
ensemble dans tout Buenos Aires).
A
lire en espagnol sur le site du quotidien militant des droits de
l'Homme.
(1)
C'est une des usurpations de la Dictature militaire que de s'être
drapée partout et toujours dans la cape de José de San Martín, un général
qui haïssait les régimes militaires en temps de paix et qui a
consacré toute sa vie aux droits de l'Homme. Le Libertador de
l'avenue c'est bien lui.