vendredi 27 mars 2015

Après Evita, Madres et Abuelas [Actu]

Après la sortie d'un billet de 100 $ARG à l'effigie de Evita il y a un peu plus de deux ans et qui a mis plus d'un an à arriver dans les porte-monnaies, en lieu et place du traditionnel Argentino Roca, le génocidaire de la Campaña del Desierto, qui extermina les Mapuches à la fin du XIXème siècle, voilà que Cristina Kirchner a dévoilé hier un nouveau billet de même valeur, en l'honneur des deux ONG des droits de l'homme, Abuelas de Plaza de Mayo et Madres de Plaza de Mayo (en confondant les deux ONG, Madres et Madres Linea Fundadora).

Photo empruntée à Clarín (qui cite lui-même Télam)
On reconnaît le foulard des mères et grands-mères (en fait les langes de leurs enfants disparus),
le pyramidion de Plaza de Mayo et le logo de Abuelas (en bas à droite)

L'annonce intervient au lendemain du Jour de la Mémoire, de la Vérité et de la Justice, qui commémore le coup d'Etat du 24 mars 1976 et c'est cette devise qui figure sur le billet. Cependant, l'initiative intervient à un moment où Madres est particulièrement discréditée à cause de deux scandales financiers qui lui collent aux basques, l'un concernant un programme de construction de logement et l'autre l'Université populaire des Mères de la Place de Mai, devenue université nationale (peut-être pour couvrir le trou dans ses finances). Or ces budgets contestés sont bâtis sur des subventions publiques...

La chose a même mal tourné mardi lors qu'un groupe sans lien avec les ONG traditionnelles a brûlé à La Plata une effigie de Hebe de Bonafini, la truculente présidente de Madres dont le manque de vigilance sur les comptes annexes de son association est mis en cause dans ces affaires peu reluisantes.

Hier, lors de la réunion publique traditionnelle du jeudi, lorsque les mères de disparus continuent leur ronde autour du pyramidion de Plaza de Mayo, le public est venu apporter à l'association et à sa présidente un soutien après une attaque symbolique d'une rare violence. Les autres associations officielles ont dénoncé le geste odieux commis à La Plata.

Pour en savoir plus :
sur le nouveau billet
sur Hebe de Bonafini et le soutien des organismes des droits de l'Homme
lire l'article de Clarín (sur l'incident)
lire l'article de Clarín sur les déclarations du gouverneur bonaerense et présidentiable favori (ou peu s'en faut) Daniel Scioli, accusé par Hebe de Bonafini d'avoir soutenu la dictature (parce qu'il n'est pas intervenu tout de suite à La Plata au moment de l'incident de mardi)
lire l'article de Télam, avec interview audio de Hebe de Bonafini à Radio Télam.