Après
la sortie d'un billet de 100 $ARG à l'effigie de Evita il y a un peu
plus de deux ans et qui a mis plus d'un an à arriver dans les
porte-monnaies, en lieu et place du traditionnel Argentino Roca, le
génocidaire de la Campaña del Desierto, qui extermina les Mapuches
à la fin du XIXème siècle, voilà que Cristina Kirchner a dévoilé
hier un nouveau billet de même valeur, en l'honneur des deux ONG des
droits de l'homme, Abuelas de Plaza de Mayo et Madres de Plaza de
Mayo (en confondant les deux ONG, Madres et Madres Linea Fundadora).
L'annonce
intervient au lendemain du Jour de la Mémoire, de la Vérité et de
la Justice, qui commémore le coup d'Etat du 24 mars 1976 et c'est
cette devise qui figure sur le billet. Cependant, l'initiative
intervient à un moment où Madres est particulièrement discréditée
à cause de deux scandales financiers qui lui collent aux basques,
l'un concernant un programme de construction de logement et l'autre
l'Université populaire des Mères de la Place de Mai, devenue université nationale
(peut-être pour couvrir le trou dans ses finances). Or ces budgets
contestés sont bâtis sur des subventions publiques...
La
chose a même mal tourné mardi lors qu'un groupe sans lien avec les
ONG traditionnelles a brûlé à La Plata une effigie de Hebe de
Bonafini, la truculente présidente de Madres dont le manque de
vigilance sur les comptes annexes de son association est mis en cause
dans ces affaires peu reluisantes.
Hier,
lors de la réunion publique traditionnelle du jeudi, lorsque les
mères de disparus continuent leur ronde autour du pyramidion de
Plaza de Mayo, le public est venu apporter à l'association et à sa
présidente un soutien après une attaque symbolique d'une rare
violence. Les autres associations officielles ont dénoncé le geste
odieux commis à La Plata.
Pour
en savoir plus :
sur
le nouveau billet
lire
l'article de Clarín
lire
la dépêche de Télam
sur
Hebe de Bonafini et le soutien des organismes des droits de l'Homme
lire
l'article de Clarín (sur l'incident)
lire
l'article de Clarín sur les déclarations du gouverneur bonaerense et présidentiable favori (ou peu s'en faut) Daniel Scioli, accusé
par Hebe de Bonafini d'avoir soutenu la dictature (parce qu'il n'est
pas intervenu tout de suite à La Plata au moment de l'incident de
mardi)
lire
l'article de Télam, avec interview audio de Hebe de Bonafini à
Radio Télam.