mercredi 18 mars 2015

Miguel de Cervantes retrouvé ! Emotion mondiale pour les hispanophones et les hispanisants [Actu]

Portrait traditionnel du "Manchot de Lépante", comme on l'avait surnommé
après une blessure de guerre reçue lors de cette fameuse bataille contre les Turcs
(par Juan de Jauregui)

Depuis plusieurs mois, on savait que la découverte d'une sépulture collective dans le bâti d'une église de trinitaires déchaussées de Madrid pouvait être celle où avait été enseveli en 1616 le corps de Miguel de Cervantes y Saavedra, le plus grand écrivain de langue espagnole de tous les temps, le père de la littérature hispanophone.

Hier, l'équipe pluridisciplinaire qui effectuait les fouilles, ont confirmé avec solennité l'identification des restes du grand artiste. Si ce n'est une surprise pour personne, c'est une émotion profonde pour tous les hispanisants, dont je fais partie.

Ce qu'il reste de son cercueil : la plaque avec ses deux initiales principales

La presse argentine et uruguayenne n'en fait toutefois pas ses gros titres. On voit que les sud-américains se séparent peu à peu de leur identité espagnole, même si les journaux ont à faire à une grosse actualité, notamment en Argentine où chaque jour apporte de la nouveauté sur le front de la campagne électorale comme celui de l'enquête sur le suicide de Alberto Nisman (1).

Pourtant le personnage de Don Quichotte reste très important dans l'imaginaire de tous les hispanophones et inspire tant les Argentins que les Uruguayens. Dans Deux cents ans après, j'ai traduit la fantaisie qu'il avait inspiré à Horacio Ferrer (El Quijote del Arrabal).

Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín (à quoi s'ajoute un article sur Sancho Panza et l'homme qui aurait inspiré le personnage à Cervantes, dont on ne sait ce qu'il est devenu)



(1) Je dis « suicide » parce que, malgré l'opposition féroce des représentants de la famille à cette explication, l'enquête s'achemine lentement et de manière continue vers cette conclusion alors que l'on découvre par ailleurs que le procureur pourrait avoir eu des mœurs curieuses pour un juge fédéral : une relation de plus en plus louche, peut-être illégale, avec l'un de ses salariés, l'informaticien dont il a emprunté l'arme qu'on a retrouvée dans sa main après sa mort, des comptes bancaires à l'étranger sur des banques nord-américaines engagées dans les démêlés de la dette argentine dont cet informaticien serait co-titulaire avec lui, le contrat de travail de cet homme qui aurait pu servir à un détournement d'argent régulier depuis au moins plusieurs mois sinon plusieurs années et la peur de son ex-épouse que la fouille des ordinateurs, téléphones et autres tablettes électroniques du défunt magistrat dévoile sa vie privée (et comment peut-on mener une enquête criminelle sur une mort violente sans fouiller au plus intime la vie privée de la victime ?)... La vraie qualification du fait déclencheur de l'enquête présente est "mort suspecte".