mardi 31 mars 2015

Lundi prochain, le premier Plenario sans Horacio Ferrer [à l'affiche]

Capture d'écran de Tango Trazo
Horacio Ferrer (au micro) récitant Lulú, accompagné par le compositeur, Raúl Garello
(Si mes souvenirs sont bons, il s'agit de la soirée de ses 80 ans)

Lundi prochain, 6 avril 2015 (le lundi de Pâques n'est pas férié en Argentine), la Academia Nacional del Tango ouvrira sa nouvelle année de rencontres publiques avec un Plenario chargé en émotion : ce sera le tout premier sous la présidence de Gabriel Soria, après la disparition du fondateur, Horacio Ferrer, le 21 décembre dernier.

Sept minutes d'interview sur TV Pública
Horacio Ferrer parle de Preludio para el Año 3001
Il est assis sur sa chaise attitrée,
dans ce Salón de los Angelitos
qu'il doit encore habiter par l'esprit et par l'humour...

L'espace central de la soirée sera exceptionnellement consacré à des remises de brevets honorifiques dans plusieurs classes et de prix décernés l'an passé.
Parmi les trois académiciens honoris causa qui seront créés à cette occasion, nul doute qu'il s'élèvera une longue salve d'applaudissements, pleine d'affection et de tendresse, quand la Maestra Lucía Michelli montera sur la petite estrade d'où son mari a si longtemps présidé, avec patience et humour, ces réunions académiques bon enfant. Lulú Michelli a été sa compagne pendant plus de trente ans et elle s'est si souvent tenue à ses côtés dans cette petite salle tout en longueur qu'il animait de son talent. Elle était près de lui à la clinique lorsqu'il s'en est allé en tournée, comme disent les Argentins (se fue de gira). Il lui avait dédié de très nombreux poèmes et letras de tango, dont la valse Lulú, qu'il avait été si ému de trouver dans mon manuscrit de Barrio de Tango lorsque je le lui avais présenté en août 2007 (1).

La salle des conférences académiques a d'ailleurs été rebaptisé pour lui rendre un hommage définitif. Elle est maintenant le Salón de los Angelitos del Museo Mundial del Tango Horacio Ferrer.

Dans le programme musical prévu pour cette soirée très particulière, à côté du tango rituel qui saluera Alfredo Gobbi (à cause de la remise des prix Gobbi 2014 qui n'a pas pu être réalisée en décembre à cause de ce deuil cruel), il y aura un Horacio Ferrer Eterno : on écoutera un enregistrement de Preludio para el año 3001 (où il décrivait sa renaissance dans le Río de la Plata, un matin d'hiver 3001), récité par lui-même avec l'accompagnement au piano de Juan Trepiana.

Horacio Ferrer récite Lulú

Puisqu'il nous faut bien lui dire adieu...

J'y serai par la pensée : lundi 6 avril 2015, 19h30, Avenida de Mayo 833, 1er étage.
Entrée libre et gratuite comme à l'ordinaire.



(1) J'ai traduit encore un autre texte dédié à Lulú dans les pages centrales de la revue Triages, n°10, parue en juin 2008 (Tarabuste Editions). Les quinze pages du cahier central sont un hommage au poète en onze textes peu connus, présentés sous forme bilingue, que j'avais choisis pour retracer son parcours de vie en ce mois où il fêtait ses 75 ans.