Capture d'écran de Tango Trazo Horacio Ferrer (au micro) récitant Lulú, accompagné par le compositeur, Raúl Garello (Si mes souvenirs sont bons, il s'agit de la soirée de ses 80 ans) |
Lundi
prochain, 6 avril 2015 (le lundi de Pâques n'est pas férié en
Argentine), la Academia Nacional del Tango ouvrira sa nouvelle année
de rencontres publiques avec un Plenario chargé en émotion :
ce sera le tout premier sous la présidence de Gabriel Soria, après
la disparition du fondateur, Horacio Ferrer, le 21 décembre dernier.
Sept minutes d'interview sur TV Pública
Horacio Ferrer parle de Preludio para el Año 3001
Il
est assis sur sa chaise attitrée,
dans ce Salón de los Angelitos
qu'il doit
encore habiter par l'esprit et par l'humour...
L'espace
central de la soirée sera exceptionnellement consacré à des
remises de brevets honorifiques dans plusieurs classes et de prix
décernés l'an passé.
Parmi
les trois académiciens honoris causa qui seront créés à cette
occasion, nul doute qu'il s'élèvera une longue salve
d'applaudissements, pleine d'affection et de tendresse, quand la
Maestra Lucía Michelli montera sur la petite estrade d'où
son mari a si longtemps présidé, avec patience et humour, ces
réunions académiques bon enfant. Lulú Michelli a été sa compagne
pendant plus de trente ans et elle s'est si souvent tenue à ses
côtés dans cette petite salle tout en longueur qu'il animait de son
talent. Elle était près de lui à la clinique lorsqu'il s'en est
allé en tournée, comme disent les Argentins (se fue de gira). Il
lui avait dédié de très nombreux poèmes et letras de tango, dont
la valse Lulú, qu'il avait été si ému de trouver dans mon
manuscrit de Barrio de Tango lorsque je le lui avais présenté en
août 2007 (1).
La
salle des conférences académiques a d'ailleurs été rebaptisé
pour lui rendre un hommage définitif. Elle est maintenant le Salón
de los Angelitos del Museo Mundial del Tango Horacio Ferrer.
Dans
le programme musical prévu pour cette soirée très particulière, à
côté du tango rituel qui saluera Alfredo Gobbi (à cause de la
remise des prix Gobbi 2014 qui n'a pas pu être réalisée en
décembre à cause de ce deuil cruel), il y aura un Horacio Ferrer
Eterno : on écoutera un enregistrement de Preludio para el año
3001 (où il décrivait sa renaissance dans le Río de la Plata, un
matin d'hiver 3001), récité par lui-même avec l'accompagnement au
piano de Juan Trepiana.
Horacio Ferrer récite Lulú
Puisqu'il nous faut bien lui dire adieu...
J'y
serai par la pensée : lundi 6 avril 2015, 19h30, Avenida de
Mayo 833, 1er étage.
Entrée
libre et gratuite comme à l'ordinaire.
(1)
J'ai traduit encore un autre texte dédié à Lulú dans les pages
centrales de la revue Triages, n°10, parue en juin 2008 (Tarabuste Editions). Les quinze
pages du cahier central sont un hommage au poète en onze textes peu
connus, présentés sous forme bilingue, que j'avais choisis pour
retracer son parcours de vie en ce mois où il fêtait ses 75 ans.