Hernán Lombardi vient de donner
l'ordre à Nacional Rock, la station de Radio Nacional consacrée à
cette musique, de mettre fin à toute sa programmation à compter de
ce soir minuit. Cet ordre a immédiatement provoqué la démission du
directeur de la station, ce qui était peut-être le but poursuivi
par le ministre, qui constatait, dimanche dernier, dans une interview
à La Nación, dont je vous ai traduit de larges passages dans Barrio de Tango, qu'il n'avait toujours pas accès à la radio publique qui
dépend pourtant de sa responsabilité gouvernementale.
En janvier, la chaîne devrait diffuser
de la musique en continu, sans autre programme : il n'y aura
même pas de flash d'information et il n'y aura aucune émission au
sens artistique et culturel du terme. Tous les contrats de travail
vont être examinés et ne seront maintenus que ceux qui
correspondent à des prestations considérées comme relevant des
missions de la station. En février, on nous promet une nouvelle
grille à l'antenne avec un nouvel organigramme.
La décision fait l'unanimité des
artistes de rock et au-delà contre elle, alors que le monde de la
musique populaire est très majoritairement à gauche et a été
profondément hostile à Mauricio Macri pendant toute la durée de
ses deux mandats à la tête de la Capitale fédérale. Il n'est donc
pas étonnant que tous soient vent debout devant une décision aussi
soudaine et aussi brutale. Les messages de soutien saturent donc
depuis hier les réseaux sociaux et les animateurs de la page
Facebook de la station ne se privent pas de les relayer. Et pourtant
l'information n'est commentée sur aucun site d'aucun des trois grands quotidiens
de droite au niveau national : rien sur La Nación, rien sur
Clarín, rien sur La Prensa. Il est vrai que l'actualité est
particulièrement riche pour une saint Sylvestre, depuis les suites
d'une évasion spectaculaire dans la Province de Buenos Aires
jusqu'aux plus récentes mesures économiques, sans oublier la fusion
à la dure des deux instances issues de la loi des médias, l'AFSCA
et l'AFTIC, laquelle, sans être une surprise, se réalise dans des
conditions spectaculaires et plus que polémiques...
Pour aller plus loin :
lire l'article de Perfil d'hier
lire l'interview de Hernán Lombardi
dans Perfil le 26 décembre
consulter le site Internet de Nacional Rock et sa page Facebook.
Le site Internet est daté d'un flux en streaming qui vous permet d'écouter l'antenne en direct partout dans le monde.
Ajout du 2 janvier 2016 :
l'ex-directeur de Nacional Rock se fend d'un vigoureux éditorial pour défendre sa station sur Página/12 dans cette première édition 2016.
Ajout du 2 janvier 2016 :
l'ex-directeur de Nacional Rock se fend d'un vigoureux éditorial pour défendre sa station sur Página/12 dans cette première édition 2016.