Le 10 décembre 2015, à la veille du
Día Nacional del Tango, un documentaire germano-argentin est sorti à
Buenos Aires sur le couple légendaire de tango-danse que formèrent
Juan Carlos Copes et María Nieves. Un film de l'Argentin Germán
Kral, qui en a imaginé le scénario et qui avait déjà signé il y
a quelques années El último aplauso (sur le tango, mais cette fois,
sur la musique), et où l'on retrouve les deux grands danseurs, sa
fille à lui, Johana Copes, et cinq autres artistes, dont le danseur
Pablo Verón. Le producteur n'est autre que Wim Wenders. Le
long-métrage fait 85 minutes. Les illustrations musicales sont du
Sexteto Mayor, une des grandes formations qui aient pu vivre et
prospérer dans le tango pendant ses années de crise existentielle.
Vedettes du tango de scène développé
essentiellement pour les touristes pendant les années de crise du
tango, dans les années 60 à 80, le couple, qui a vécu une relation
des plus orageuses, a fait notablement évolué l'esthétique
chorégraphique grâce au talent créatif de Copes. Malgré le
divorce à la ville, le couple a continué sa carrière artistique
jusqu'en 1997. A partir de cette date, Copes s'est mis à danser avec
sa fille, Johana, et María Nieves s'est lancée dans un travail très
innovant de danseuse solistes. Ils ont tous les deux dépassé
aujourd'hui les quatre-vingts ans mais ils se produisent encore avec
talent et beauté.
Eu égard à l'abondante actualité
politique, la sortie du film est passée presque inaperçue de la
presse généraliste. La Nación se contente de mettre la
bande-annonce publiée sur Youtube sur l'une de ses pages spectacles.
Página/12 en revanche a publié une
critique du film, le jeudi 10 décembre et Clarín, dans son
supplément Revista Ñ, consacre une page à une interview de María
Nieves, sous le titre "Unas piernas que son leyenda" (des jambes qui
sont une légende) (1).
Pour aller plus loin :
lire l'interview de María Nieves dans
Revista Ñ
consulter la fiche du film dans le site
encyclopédique Cine Nacional
visionner la bande-annonce diffusée
sur un canal Youtube.
(1) C'est curieux cette habitude qu'on
a partout dès qu'il s'agit de communiquer sur la danse de tango de
ne parler que de pieds et de jambes et de ne montrer que cela, alors
que la plupart des bons professeurs insistent sur le fait que tout se
joue au niveau des bustes (ce qui est exact). Mais tout le monde a
les yeux fixés en bas !