dimanche 13 décembre 2015

Un tango más [à l'affiche]


Le 10 décembre 2015, à la veille du Día Nacional del Tango, un documentaire germano-argentin est sorti à Buenos Aires sur le couple légendaire de tango-danse que formèrent Juan Carlos Copes et María Nieves. Un film de l'Argentin Germán Kral, qui en a imaginé le scénario et qui avait déjà signé il y a quelques années El último aplauso (sur le tango, mais cette fois, sur la musique), et où l'on retrouve les deux grands danseurs, sa fille à lui, Johana Copes, et cinq autres artistes, dont le danseur Pablo Verón. Le producteur n'est autre que Wim Wenders. Le long-métrage fait 85 minutes. Les illustrations musicales sont du Sexteto Mayor, une des grandes formations qui aient pu vivre et prospérer dans le tango pendant ses années de crise existentielle.

Vedettes du tango de scène développé essentiellement pour les touristes pendant les années de crise du tango, dans les années 60 à 80, le couple, qui a vécu une relation des plus orageuses, a fait notablement évolué l'esthétique chorégraphique grâce au talent créatif de Copes. Malgré le divorce à la ville, le couple a continué sa carrière artistique jusqu'en 1997. A partir de cette date, Copes s'est mis à danser avec sa fille, Johana, et María Nieves s'est lancée dans un travail très innovant de danseuse solistes. Ils ont tous les deux dépassé aujourd'hui les quatre-vingts ans mais ils se produisent encore avec talent et beauté.

Eu égard à l'abondante actualité politique, la sortie du film est passée presque inaperçue de la presse généraliste. La Nación se contente de mettre la bande-annonce publiée sur Youtube sur l'une de ses pages spectacles.

Página/12 en revanche a publié une critique du film, le jeudi 10 décembre et Clarín, dans son supplément Revista Ñ, consacre une page à une interview de María Nieves, sous le titre "Unas piernas que son leyenda" (des jambes qui sont une légende) (1).

Pour aller plus loin :
lire l'interview de María Nieves dans Revista Ñ
consulter la fiche du film dans le site encyclopédique Cine Nacional
visionner la bande-annonce diffusée sur un canal Youtube.



(1) C'est curieux cette habitude qu'on a partout dès qu'il s'agit de communiquer sur la danse de tango de ne parler que de pieds et de jambes et de ne montrer que cela, alors que la plupart des bons professeurs insistent sur le fait que tout se joue au niveau des bustes (ce qui est exact). Mais tout le monde a les yeux fixés en bas !