Après l'INCAA (Institut National du
Cinéma et de l'Audiovisuel argentin), où le ministre de la Culture
vient de nommer Alejandro Cacetta, un producteur (1) dont le nom a
fait le consensus dans le monde du cinéma argentin et qui succède à
une présidente démissionnaire, c'est au tour de l'INT, Instituto
Nacional del Teatro, de recevoir son nouveau dirigeant. Il s'agit de
l'ancien directeur de la Culture de la ville de Rafaela, dans la
Province de Santa Fe, Marcelo Allasino. Il succède à Guillermo
Parodi, le fils de Teresa Parodi, la chanteuse de chamamé et ministre de la Culture du
gouvernement précédent, façon Gilberto Gil (2).
Photo empruntée au site de l'INT |
Marcelo Allasino travaillait depuis
2011, dans sa ville natale, au service d'une municipalité
administrée jusqu'à ces derniers jours par le Frente para la
Victoria, la formation de Cristina Kirchner. On peut donc y voir un
nouveau geste de conciliation et d'ouverture de la part de la
nouvelle majorité. En l'occurrence, cette nomination fait
consensus : tout le monde sait qu'on doit à ce dirigeant
culturel affirmé le succès et l'intérêt du Festival de Théâtre
qui se tient tous les ans à Rafaela et où il a récemment créé
une école municipale d'arts de la scène.
Il faut espérer que la présence de
deux hauts responsables venant des rangs du FpV dans deux entités
importantes de la vie théâtrale du pays, Jorge Telermann à Buenos
Aires (voir mon article du 8 décembre 2015) et Marcelo Allasino à
l'INT, envoie un signe de confiance à l'ensemble des acteurs du
secteur : artistes, producteurs, agents administratifs (3).
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur la
nomination à l'INT
lire l'article de Clarín sur le même
sujet
lire l'article de Página/12 sur la
nomination à l'INCAA
lire l'article de La Nación sur le
même sujet
consulter le site Internet de l'INT
consulter le site Internet de l'INCAA
Ajout du 19 décembre 2015 :
lire l'interview accordée à Página/12 par le nouveau directeur de l'INT.
Ajout du 24 décembre 2015 :
lire l'interview accordée à Página/12 par le nouveau directeur de l'INCAA.
Ajout du 19 décembre 2015 :
lire l'interview accordée à Página/12 par le nouveau directeur de l'INT.
Ajout du 24 décembre 2015 :
lire l'interview accordée à Página/12 par le nouveau directeur de l'INCAA.
(1) Il est le directeur du groupe
Patagonik Film, qui rassemble trois sociétés, dont la filiale
argentine de Disney et la maison de production audiovisuelle du
Groupe Clarín, donc très éloigné idéologiquement de la mouvance
kirchneriste. Mais le premier candidat, le président de l'Académie
des Arts et Sciences cinématographiques et réalisateur de El
secreto de sus ojos, le film promu aux Oscars 2014, a refusé. En sa
qualité de président de l'Académie des Arts et Sciences
cinématographiques, il s'était publiquement prononcé contre
Cristina Kirchner mais ne voulait pas pour autant s'emparer d'un
poste public. En revanche, il avait promis d'aider le ministre de la
Culture à trouver une personnalité consensuelle et avait invité à
l'Académie un certain nombre de professionnels. Les oubliés de
l'invitation, au nombre d'au moins quatre cents, ce qui n'est pas
rien, ont publiquement protesté et une fois encore, devant la levée
de boucliers, le Gouvernement a donc choisi une fois de plus une
personnalité faisant l'accord sur son nom. Ce qui n'est pas de
mauvaise politique.
(2) C'est ce qu'il y a de plus
désagréable dans ce mode de gestion qu'ont appliqué les Kirchner :
le placement des parents et des amis intimes dans les postes
importants. Teresa Parodi avait mis sa fille à sa place à la tête
du centre culturel de Madres de Plaza de Mayo, ECuNHi, à l'ex-ESMa.
Et de l'autre côté, elle avait maintenu le fiston à la tête de
l'INT (il avait été nommé en 2012)... Je comprends tous les
grincements de dents que j'avais entendu à son propos, tant ici en
France que là-bas en Argentine, quelque soit par ailleurs le
bien-fondé de ses initiatives politiques. L'article de La Nación
est très sévère sur le bilan économique laissé par le jeune
directeur qui se serait montré particulièrement incompétent en la
matière et de ce fait aurait été très protégé par sa maman. Il
faut dire que ce genre de comportement à la tête de ministère
prête tellement le flanc à la critique qu'on a envie de le croire,
quand bien même ce serait faux.
(3) Le 16 décembre 2015, le ministre
de la Culture a assisté à la prise de fonction du nouveau Directeur
exécutif du Museo Nacional de Bellas Artes, situé à Recoleta.
Cette nomination n'est pas le fait du prince comme les autres
nominations, mais le résultat d'un concours ouvert soumis à un jury
international, ce qui prouve que le processus de changement avait
bien été enclenché sous l'ancien gouvernement, quoi qu'il en soit
de le caractère partisan de certaines de ses pratiques au quotidien.