jeudi 16 avril 2020

La fierté d’être une compagnie aérienne publique [Actu]

Aerolíneas Argentinas a retrouvé le giron de la République argentine il y a quelques années, après avoir frôlé la disparition sous la gestion privée du groupe espagnol Marsans (qui a fait faillite peu après). Par la suite, l’entreprise a été mise en danger par la politique de Mauricio Macri qui ne croit qu’au marché, pas du tout au service public, lui a préféré des compagnies étrangères pour tous ses voyages officiels et privés à l’étranger et a viré la première présidente qu’il avait mise en place alors qu’elle faisait du bon boulot.

L'équipage du vol vers la Chine (image diffusée sur Whatsapp)

Depuis le début de la crise sanitaire, le personnel de la compagnie affiche sa fierté de servir le pays depuis les messages d’accueil des commandants de bord lors des vols de rapatriement de compatriotes bloqués aux quatre coins du monde, largement diffusés sur les réseaux sociaux par des passagers reconnaissants, jusqu’à cette interview accordée à Página/12 par un équipage qui accomplit actuellement une mission de 55 heures à bord d’un Airbus 330 pour aller chercher en Chine 13 tonnes de matériel médical (1).

Ce vol est quatre fois plus long que le plus long trajet opéré en temps normal par la compagnie.

L’interviewé (au milieu) vole actuellement à bord. C’est le secrétaire-général du syndicat argentin des pilotes de ligne. Il est l’un des nombreux volontaires qui effectuent les missions extraordinaires de la compagnie, au service du pays, à un moment où les frontières sont fermées pour tous les trafics de passagers, que ce soit en avion, par la route, par les fleuves ou par voie maritime.

Dans une Union Européenne dominée depuis des décennies par le dogme du marché, c'est une leçon à retenir.

Ajout du 18 avril 2020 :
Cette première mission spéciale covid-19 s'est terminée tôt ce matin (heure de Buenos Aires). Avec un véritable enthousiasme patriotique, elle a été suivie par l'ensemble de la presse durant les trois derniers jours. Elle aura finalement duré 62 heures.
Lire l'article de Página/12


(1) On espère qu’il ne sera pas vendu au plus offrant sur le tarmac de l’aéroport d’expédition.
Le pilote s'abstient d’ailleurs de donner le moindre détail sur la nature des marchandises transportées.