La direction générale des contributions, l’AFIP,
a découvert récemment l’amplitude de l’évasion des capitaux
après avoir pu identifier 950 comptes d’Argentins ouverts à
l’étranger totalisant un montant de 2.600 millions de dollars US,
ce qui correspond au bas mot à 50 millions USD d’impôts qui n’ont
pas été acquittés en Argentine, sans doute seulement une partie de
ce qui existe en matière d’évasion fiscale et de sortie des
capitaux qui seraient tellement plus utiles s’ils étaient investis
dans le pays par la puissance publique pour améliorer l’école, la
recherche, les services de santé, les musées et les bibliothèques,
les théâtres, etc. Le gouvernement a donc annoncé qu’il
déposerait la semaine prochaine sur le bureau de la Chambre des
députés un projet de loi instituant un impôt sur les gros
patrimoines afin que les grandes fortunes contribuent mieux et plus à
l’effort national de redressement du pays, impacté par le taux
exorbitant d’endettement engagé par l’ancienne majorité et par
l’arrêt de l’activité économique pour les raisons sanitaires
que l’on sait.
La page 11 de l'édition d'hier de Página/12 article sur l'évasion des capitaux Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
On
est en long week-end férié et en confinement. La droite n’a pas
encore montré les crocs dans la presse qui sert les intérêts des
classes dominantes (La Nación, La Prensa, Clarín). Seul Página/12
aborde donc le sujet dans son édition de ce jour. On sait maintenant
qu’il a été impossible au président de la Chambre basse, Sergio
Massa, de réunir une majorité pour baisser les indemnités des
parlementaires (pourtant généreuses). On a vu que la droite dure,
menée par l’ancienne ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich,
maintenant à la tête du Pro (le parti ultralibéral qui avait porté Mauricio Macri au pouvoir), a échoué cependant à ameuter l’opinion
publique dans son mouvement pour réclamer que « les
politiques » baissent leur rémunération – cela n’a pas
pris, l'opinion a lâché l'opération ! Il faut donc attendre lundi pour observer ce que l’annonce
d’un tel projet de loi va provoquer dans le paysage politique et
social argentin.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Página/12 sur l’ISF
lire
l’interview de la directrice de la Banque Centrale de République argentine qui veut reprendre le contrôle sur ces flux financiers
lire
l’article de Página/12 sur l’évasion des capitaux dans
l’édition d’hier (sortie uniquement en pdf).
Mise à jour du 14 avril 2020 :
lire cet article de Página/12 qui estime à 3.800 millions de dollars le produit de l'ISF.
Mise à jour du 14 avril 2020 :
lire cet article de Página/12 qui estime à 3.800 millions de dollars le produit de l'ISF.