mercredi 8 avril 2020

Contribution argentine à la lutte contre le covid-19 [Actu]

"Pure souche", clame le gros titre
avec un jeu de mots entre cepa viral (souche virale)
et la notion d'origine portée par l'expression toute faite "de pura cepa",
ce qui en France correspondrait à "appellation contrôlée"

L’un des grands centres argentin de microbiologie qui a pris la tête des recherches fondamentales sur le corona virus, vient de marquer un point important dans la lutte contre la maladie qui met l’humanité au tapis : en analysant et en cultivant les prélèvements réalisés sur trois patients diagnostiqués en Argentine, vingt-cinq chercheurs et techniciens de l’Institut ANLIS-Malbrán, de Buenos Aires, ont séquencé le génome complet de trois souches virales distinctes du Sars-Cov-2, le coronavirus à l’origine du covid. L’une proviendrait d’Asie, une autre d’Europe et la troisième des États-Unis. Les trois circulent actuellement en Argentine, ce qui correspond très bien aux types de relations internationales dominantes dans le pays.

Comme toute la communauté scientifique partout dans le monde affirme que le virus est très stable et qu’il ne mute que de manière périphérique, il est probable que ces souches se distinguent par des caractères secondaires qui n’affectent pas la manière dont le virus se reproduit, une fois qu’il est entré dans l’organisme.

Ces résultats ont été envoyés à une plateforme internationale spécialisée jusqu’à l’irruption de le nouvelle pandémie dans l’étude de la grippe, le GISAID, qui les a publiés.

La découverte devrait permettre d’affiner les outils de diagnostic et sans doute accélérer les recherches sur un prochain vaccin. L’Argentine en tire un avantage international et une fierté nationale, ce qui n’est pas à négliger dans la situation actuelle. Elle devrait aussi devenir plus autonome dans la production de réactif pour les tests à l’heure d’une pénurie généralisée.

Cette réussite a été saluée hier par une visite que le président argentin et le ministre de la Santé, lui-même médecin universitaire ont rendue à l’institut. Petite cerise sur le gâteau : la branche de l’institut Malbrán qui a obtenu ces résultats est dirigée par une femme. Cela tombe bien puisque le président Alberto Fernández les avait mises en avant dès sa prestation de serment, en décembre dernier.

Seul Página/12 a traité l’information en une et il en a fait son sujet principal.

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