Avant le confinement, le CECUPE (Centre culturel
du Pérou) avait entamé la préparation du bicentenaire de
l’indépendance du pays sous le nom de Camino al Bicentenario. En
partenariat avec le Souvenir Napoléonien, je devais à la fin du
mois de mars donner une conférence sur les deux phases de la
campagne d’émancipation continentale de San Martín (1) à la
Fondation Napoléon à Paris. Ce n’est que partie remise mais
quand ? Cela reste un mystère et cela risque d’en rester un
pendant encore assez long temps puisque l’épidémie est longue
à se résorber.
Vue de Lima depuis le terrain de tauromachie, par Fernando Brambila, en juin 1793 (3) |
Dans
cette geste sanmartinienne qui a marqué l’histoire de l’Argentine,
du Chili et du Pérou, la guerre psychologique a joué un rôle
crucial pour que la cause révolutionnaire finisse par abattre
l’Ancien Régime : le général San Martín (1778-1850) a
su manipuler le vice-roi du Pérou, le dernier fonctionnaire impérial
à défendre le système colonial vermoulu dix ans après le début
de la révolution sud-américaine, don Joaquín de La Pezuela
(1761-1830), un officier général qui affichait de très beaux états
de service au feu.
C’est lui en particulier qui infligea ses plus cruelles défaites à Manuel Belgrano (2), à Vilcapugio, le 1er octobre 1813, et à Ayohuma, le 14 novembre de la même année, sur un haut-plateau, à 4.000 d’altitude, dans l’actuelle Bolivie qu’on appelait encore le Haut-Pérou. En récompense, Pezuela fut nommé vice-roi de Lima en 1816 et San Martín s’efforça alors de lui faire prendre des vessies pour des lanternes afin d’affaiblir la résistance de l’armée royaliste qu’il risquait de rencontrer d’abord au Chili (1817-1818) puis au Pérou (1820-1821).
C’est lui en particulier qui infligea ses plus cruelles défaites à Manuel Belgrano (2), à Vilcapugio, le 1er octobre 1813, et à Ayohuma, le 14 novembre de la même année, sur un haut-plateau, à 4.000 d’altitude, dans l’actuelle Bolivie qu’on appelait encore le Haut-Pérou. En récompense, Pezuela fut nommé vice-roi de Lima en 1816 et San Martín s’efforça alors de lui faire prendre des vessies pour des lanternes afin d’affaiblir la résistance de l’armée royaliste qu’il risquait de rencontrer d’abord au Chili (1817-1818) puis au Pérou (1820-1821).
Pezuela à Lima alors qu'il était vice-roi Tableau de Juan Jayo y Mariano Carrillo, conservé au Museo Nacional de Arqueología, Antropología e Historia del Perú (Lima) |
Dans
cette guerre de sape (guerra de zapa), San Martín avait des
agents sur place qui ne ménageaient pas leurs efforts pour
discréditer le pouvoir vice-royal. Pendant le siège de Lima, qu’il
mena de sorte à ce que les Limègnes se rendent à sa politique par
raison plutôt qu’à la suite d’un combat sanguinaire qui aurait
saigné la région tout en renforçant les résistances idéologiques
des Péruviens, ses espions, des résistants de l’intérieur, tous
républicains convaincus, firent tourner en bourrique les autorités
civiles, militaires et religieuses en place à Lima.
Voici, ci-dessous, l’une de leurs opérations rapportée dans le journal de
l’expédition libératrice du Pérou, qui était partie le 20 août
1820 du port de Valparaíso, à 90 km de Santiago du Chili, et présentée dans San Martín par lui-même et par ses contemporains, que j'ai publié aux Editions du Jasmin (cliquez sur les deux images pour une résolution de lecture).
Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
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Pendant
le confinement, vous pouvez continuer à acheter mes livres en vous
adressant à des librairies de quartier, puisqu’un certain nombre
d’entre elles ont mis en place des services de commande-livraison,
ou au portail Les Libraires.fr fondé à l’instigation des grandes
institutions du secteur du livre en France (4) et, à défaut de ces
deux solutions, en passant par l’éditeur, qui pourra vous guider
dans vos démarches (www.editions-du-jasmin.com).
San Martín par lui-même et par ses contemporains est disponible en format papier et en format numérique.
(1)
Cette année, l’Argentine comme le Pérou commémore les 160 ans de
la mort de San Martín, qui a rendu son dernier souffle, le 17
août 1850, à Boulogne-sur-Mer. La maison où il habitait est devenu
un musée argentin placé sous les ordres de l’ambassadeur.
(2)
Voir Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine, que j’ai
publié en début d’année aux Éditions
du Jasmin (France) et qui a été présenté à l’Ambassade argentine le 27 février 2020, en partenariat avec l’Instituto Nacional Belgraniano et le Souvenir Napoléonien.
(3)
Fernando Brambila était un peintre italien qui embarqua en 1789 dans
l’expédition maritime autour du monde commandée par Alejandro
Malaspina, une expédition scientifique qui devait rivaliser avec
celle de La Pérouse et qui rentra à Cadix à la fin de l’année
1794. Comme l’Espagne était alors engagée dans la guerre de la
Première Coalition, le trésor des documents rapportés ne fit pas
l’objet d’une publication du vivant des participants. Cette
documentation géographique, géologique, ethnographique, botanique
et zoologique est aujourd’hui conservée au Museo Naval de Madrid,
qui en a publié un catalogue critique en cinq tomes, disponible sur
le site culturel du ministère de la Défense espagnol.
(4)
Pour éviter qu’Amazon détruise le marché dans notre pays et tue
notre vitalité et notre diversité culturelle.