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Daniel Paz, dans Página/12 de ce jour Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Titre
général : Journal de confinement par Daniel Paz (1)
A
gauche, l’interview de Sars-Cov.2, l’affreux du moment.
Question :
Quel est votre plan maintenant que vous êtes entré dans un être
humain ?
Réponse :
Comme d’habitude. Croître et nous multiplier dans ce lieu si
génial et plein de ressources.
Q :
Êtes-vous
conscient que vos modes de reproduction et de consommation provoquent
des dommages dans l’écosystème qui vous permet de vivre ?
R :
De quoi parlez-vous ?
Q :
Vous n’entendez pas cette terrible toux ? Si vous continuez
comme ça, l’être humain va avoir une pneumonie et il cessera de
respirer.
R :
Ne soyons pas alarmistes. La respiration est bien surévaluée.
Q :
Vous les virus, vous devriez changer votre conduite parasitaire et
arrêter de vous reproduire. Si non, vous allez détruire l’être
humain.
R :
Ce n’est pas le moment de freiner l’économie. Si l’être
humain s’effondre, nous irons chez un autre être humain et c’est
tout.
A
droite, l’interview de l’homme
Question :
Les humains devraient changer leur mode de consommation et contrôler
leur natalité. Sinon, ils vont détruire la planète.
Réponse :
Ce n’est pas le moment de freiner l’économie. Si la planète
s’effondre, nous irons dans notre résidence jusqu’à ce que tout
ça soit fini (2).
Q :
La résidence, ça fait partie de la planète.
R :
Ça,
c’est votre opinion !
Encadré
à droite en bas :
Cher
journal
Beaucoup
de gens disent que les virus, c’est nous, les humains. Je crois que
d’une certaine manière, nous sommes pires que les virus. Si
l’organisme qui les accueille meurent, ils peuvent partir ailleurs.
Pas nous.
Notre
avantage, c’est que le virus ne pourra jamais être conscient du
fait qu’il est en train de détruire son écosystème. Nous, en
revanche, nous pouvons en prendre conscience et agir. Le
ferons-nous ?
Traduction
@ Denise Anne Clavilier
(1)
Daniel Paz tient ce journal dans les colonnes de Página/12 avec une
vignette tous les jours presque depuis le début du confinement en
Argentine.
(2)
Le country est un quartier privé, presque fortifié, ceint d’une
clôture maçonnée, souvent surmontée d’une protection
électrifiée, avec un portail d’entrée gardé par des vigiles, où
les transports en commun n’entrent pas et où la vie est organisée
par un règlement de copropriété. Le country a souvent son école
(privée bien sûr), ses lieux de culte, une maison médicale ainsi
que quelques commerces, dont une pharmacie. Il est installé en marge
des grandes villes, en pleine campagne, relié par une bretelle
privée à la grand-route la plus proche.