Depuis une dizaine de jours, les relations se
tendent de plus en plus au sein du Mercosur, le marché commun qui
réunit l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay (1).
L’Argentine est politiquement isolée au sein d’une organisation
qu’elle avait puissamment contribué à créer sous le mandat de
Néstor Kirchner. Actuellement, elle est le seul pays gouverné à
gauche et les dirigeants de droite dans les pays limitrophes ne
cachent pas leur agressivité vis-à-vis d’un voisin « retombé »
dans une politique de justice sociale et de régulation de
l’économie.
Le
Mercosur vient d’obtenir le début d’un accord de libre-échange
avec le Corée du Sud et le gouvernement argentin freine des quatre
fers pour protéger son tissu industriel.
Depuis
hier, l’Argentine laisse entendre qu’en cas de poursuite des
négociations dans le même sens, elle pourrait quitter le Mercosur,
comme Macri avait renoncé à l’autre organisation continentale,
l’UNASUR, qui vise à une coopération politique et
institutionnelle.
C’est
la première fois que la menace d’explosion vient de l’Argentine.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Clarín, qui expose les « vraies raisons »
du gouvernement qui prendrait la crise sanitaire actuelle comme un
prétexte pour cacher son opposition au marché (le genre d’article
qui n’étonne pas dans ce quotidien) (2)
(1)
Le Venezuela, membre fondateur sous Hugo Chávez, a été exclu en 2017 quand la région
a basculé à droite et que Maduro a glissé dans une pratique de
plus en plus autoritaire au détriment de sa population. Les autres
pays du sous-continent ont un statut d’État associé.
(2) Les voisins de
l’Argentine sont assez peu efficaces dans la lutte contre le
covid-19 et ont tendance, plus ou moins grave, à privilégier
l’économie contre la santé, au contraire de l’Argentine qui
subit en plus une crise d’endettement gigantesque laissée par la
majorité précédente. Et ce point met Clarín quelque peu mal à l'aise.