mercredi 29 avril 2020

Découverte archéologique dans le Paraná [Actu]

Photo prise par la Préfecture navale du cours supérieur du Paraná par drone

Le dramatique bas niveau des eaux de cette rivière colossale et qu’on pouvait croire inépuisable, le Paraná, vient de laisser apercevoir l’épave d’un bateau à aubes qui a coulé vers 1900 dans un méandre du géant, à la frontière entre l’Argentine et le Paraguay, dans la province de Corrientes, près du village de Ita-Ibaté, non loin du lieu où Manuel Belgrano (1770-1820) a passé la frontière avec son armée, en 1811, pour aller tenter de ramener le Paraguay révolutionnaire sous l’autorité de Buenos Aires (1).

Le navire desservait une propriété agricole qui possédait un saloir et servait de point de distribution à l’intérieur des terres de produits comme le manioc, le maïs et le cuir. Comme le Mississipi, le Paraná était alors sillonné de navires à vapeur. Celui-ci se trouve sous 20 cm d’eau et la Préfecture navale du cours supérieur du Paraná, qui l’a découvert, a fait prendre quelques photos aériennes par un drone et a remonté à la surface plusieurs pièces, comme l’ancre et le timon.

La roue à aubes du bâtiment
(photo Préfecture navale de Posadas)

Sur place, on souhaite que l’épave soit remontée entièrement à terre et devienne un atout touristique et un élément patrimonial. Ce qui n’est pas une mauvaise idée au moment où le fleuve est menacé par les changements climatiques. Et puis cela permettrait de montrer une autre image du pays : une Argentine fluviale que nous n’imaginons même pas ici, en Europe.

Pour en savoir plus :
regarder le reportage photographique sur l'état désastreux du Paraná.

Mise à jour du 7 mai 2020 :
lire cet article de Página/12 sur le cours dramatiquement bas de la rivière.



(1) Voir Manuel Belgrano – L’inventeur de l’Argentine, que j’ai sorti aux Editions du Jasmin en février dernier. Au moment où Belgrano a dû traverser la rivière, elle était en crue et ce passage a été une épopée à lui tout seul.