Ecrit le 10 septembre.
Tous les abonnés de mon fournisseur d'accès sont privés d’Internet depuis mercredi matin.
L'Archevêque de Montevideo a expliqué son opposition à la loi pour des raisons d’anthropologie. Il a clairement dit que la question ne relevait pour lui ni de la religion, ni de la philosophie ni de la sociologie, mais bel et bien du respect de la nature anthropologique de l'être humain. C'est très important de constater qu'il a veillé à ne pas invoquer la foi pour peser sur les consciences. Ce n'est pas si fréquent dans l'église en Amérique du Sud.
Le 27 août, la même loi avait déjà été approuvée par la Chambre des Députés par 40 voix sur 53 députés. Pour être applicable, elle doit encore être sanctionnée par le Président de la République qui dispose d'un droit de veto (à condition d'avoir le soutien d'au moins un membre de son Gouvernement), droit de veto qu'il a exercé en novembre dernier pour empêcher la dépénalisation de l'avortement, votée d'une très courte majorité par la Chambre des Députés (lire mon article à ce sujet).
Avec cette nouvelle loi qui autorise les couples homosexuels à adopter des enfants, l'Uruguay franchit une frontière symbolique : la petite république de la côte orientale du sud de l'Amérique du Sud est le premier pays du continent à oser une telle nouveauté. L’Uruguay est habitué à mener une politique sociale plutôt audacieuse dans son contexte géopolitique (pour vous en convaincre, reportez-vous au Vademecum historique, dans la partie médiane de la Colonne de droite, rubrique Petites chronologies).
La nouvelle loi exige seulement que les parents adoptants aient au moins 25 ans et forment un couple de concubins dont la relation est admise et acceptée comme telle par leur entourage.
Pour en savoir plus :
lire l'article de El País (le quotidien de Montevideo, pas celui de Madrid)
lire l'article de Página/12 (Argentine)
lire l'article de Clarín (Argentine)