lundi 7 septembre 2009

Buenos Aires, façon Google J’ai de la chance [à l’affiche]

Ecrit le 20 août 2009, à Buenos Aires

Deux spectacles passionnants vus la semaine dernière :
les 60 ans de musique du grand bandonéoniste et compositeur multi-genre Walter Ríos, le 18 août, au Teatro Alvear, un spectacle organisé par la Direction de la Musique de la Ville de Buenos Aires,

(Photo ajoutée le 26 septembre 2009)

et le mercredi 19, Tangos para un siglo de cartón, un récital dont j’ai déjà parlé dans un précédent article (le 17 novembre 2008), conduit par le compositeur et guitariste Marcelo Saraceni, autour de son travail avec plusieurs poètes actuels, dont Raimundo Rosales (présent dans la salle), et faisant intervenir un récitant, Miguel Angel Facenta, qui est aussi animateur de radio dans l’émission de Ricardo Horvath (Café bar billares, sur La Voz de las Madres), deux chanteurs, Laura Rivadeneicira et Nicolás Scordamaglia, et un bandonéoniste-pianiste, déjà bien connu des lecteurs de Barrio de Tango, Norberto Vogel (voir Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite). C’était au CCC, dans le cadre du cycle Tango de Miércoles.


(Photo ajoutée le 26 septembre 2009)

La soirée de mardi, avec les artistes qui entouraient Walter Ríos (et sa femme, la chanteuse Mariel Dupetit) en cette occasion exceptionnelle, s’est terminée au restaurant Lalo, esquina Corrientes y Montevideo, avec une vingtaine de convives dont la rédactrice de ces lignes, totalement estomaquée de se retrouver en si prestigieuse (et si tanguera) compagnie : Claudia Levy, Horacio Rebora, Francisco Torné, le Maestro lui-même et Mariel Dupetit (en bout de table), le Directeur de la Musique de la Ville de Buenos Aires, Luis Salinas (un grand de la musique tout genre également) et j’en passe, bref que du beau linge (1).
Dans la même journée, j’avais pu faire connaissance avec un poète que vous découvrirez dans un livre à paraître, un poète du lunfardo, grand connaisseur du Polaco Goyeneche, de Pugliese et des autres, le Maestro Alberto Ortiz. Quelques minutes auparavant, j’étais reçue par une députée de la Legislatura (je ne vous fais pas l’injure de vous redire ce qu’est la Legislatura ?) (2). Députée avec laquelle je me suis retrouvée nez à nez le soir même... chez Lalo. Comme quoi, Buenos Aires est une ville toute petite malgré des apparences contraires. (3)

Le lendemain, après une séance de travail de trois heures avec le fileteador Jorge Muscia, dans son atelier de San Telmo, après avoir pris le temps ensuite, dans l’inconfort d’un locutorio ouvert à tous les vents et d’un bruyant dont vous n’avez pas la moindre idée, de rédiger les quelques textes que je devais envoyer à l’honorable et très respectée institution portègne qu’est la Legislatura, j’avais la chance de rencontrer Horacio Molina (voir la section chanteurs de Vecinos del Barrio dans la Colonne de droite), à la confitería Las Violetas, un endroit très classieux du quartier d’Almagro, occupant avec quelque majesté l’angle nord-est de la esquina Rivadavia y Medrano (4). A peine entrée dans l’établissement, le hasard faisant bien les choses, je peux saluer Ruben Cané (et son frère), l’un des cinq Cantores de Típica que Gabriel Soria et Cecilia Orrillo (présents eux aussi) viennent de faire remonter sur scène, au Teatro Avenida, dimanche dernier. Je vous ai déjà parlé de ce spectacle issu d’un vrai travail de recherche archéo-discographique et qu’un méchant rhume (en hiver, ça manque d’originalité) m’a fait louper (voir l’article paru pour le Festival de La Falda).

Ceci, rhume ou pas, quand, en l’espace de 48 heures, on rencontre coup sur coup une députée, deux poète, un grand bandonéoniste au sommet de son art, pleins de musiciens, trois chanteurs, deux chanteuses, un peintre, un compositeur, le Vice-Président de la Academia Nacional del Tango et son épouse et pardon si j’en oublie, croyez-vous sérieusement qu’on a encore du temps de reste pour se plaindre qu’il fait froid et qu’il pleut ? Non ! On attend que Buenos Aires retrouve son temps d’août normal avec son ciel bleu et ses 15 à 17° dans l’après-midi...


(1) du beau linge : turno idiomático para hablar de personas de rango.
(2) Vous savez aller dans la Colonne de droite consulter la Trousse lexicale d’urgence, dans la partie médiane... Si, si, vous savez...
(3) là aussi, petit détour vers la partie médiane de la Colonne de droite. Des précisions chiffrées sont disponibles dans la rubrique Buenos Aires : infos pratiques.
(4) dont j’ai fini par faire, lors de ce séjour bousculé, mon quartier général (note ajoutée le 7 septembre 2009)