Le poète Horacio Ferrer, président de la Academia Nacional del Tango, pour le cas où vous ne le sauriez pas (1), recevra le 30 septembre à 18h30 le diplôme de Docteur Honoris Causa de la Universidad del Salvador des mains de son recteur, le Docteur Juan Alejandro Tobías.
La Universidad del Salvador (université du Sauveur, en français) est l’université de la Compagnie de Jésus à Buenos Aires. Elle est située avenue Tucumán à la hauteur du numéro 1845. La cérémonie aura lieu dans l’amphithéâtre San Ignacio de Loyola.
Horacio Ferrer délivrera ensuite une conférence sur le thème : Le Tango, l’Art et le Mystère.
Pour ceux d’entre vous qui connaissent Barrio de Tango depuis un bon moment déjà, vous vous souviendrez peut-être de l’interview qu’il avait donnée à Marcelo Villegas sur la créativité et où il abordait déjà des thèmes similaires ou connexes (cf. mon article sur l'édition de février 2009 de Noticia Buena).
Ce n’est pas la première fois que le Maestro Horacio Ferrer est distingué ainsi par une autorité ecclésiale. Généralement par les Jésuites d’ailleurs et ce n’est pas un hasard. Les Jésuites sont de toutes les congrégations catholiques celle qui a toujours eu le plus de soucis de respecter les spécificités culturelles de cette terre, depuis l’aventure des Missions au nord de l’Argentine, à la frontière avec le Paraguay et la Bolivie. Il n’est donc pas étonnant que le Cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires et lui-même prêtre de la Compagnie, puis l’Université del Salvador se manifestent de la sorte. C’est que l’oeuvre poétique de Horacio Ferrer intègre à la fois la quête identitaire spécifique à la culture naissante de l’Argentine (et de l’Uruguay, Horacio Ferrer a les deux nationalités) et la quête spirituelle, pour ne pas dire la dimension mystique de l’homme, à sa façon à lui bien sûr, qui n’est pas celle d’un saint Ignace mais qui, pour autant, n’est pas à négliger pour quiconque veut bien se laisser travailler de l’intérieur par la question ouverte de la transcendance. Voyez non seulement María de Buenos Aires, où cela saute aux yeux et aux oreilles bien sûr (pour autant que vous vous donniez la peine de le lire, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, vu la complexité du vocabulaire et de la syntaxe dans cette oeuvre), comme dans deux autres pièces scèniques que sont les deux oratorios, Oratorio Carlos Gardel (musique d’Horacio Salgán, 1976) et, beaucoup moins connu mais tout aussi beau, El Pueblo joven (musique d’ Astor Piazzolla, 1971) et aussi dans bien des tangos, des valses, des milongas, comme Lulú, Mi loco bandoneón, El Gordo triste, Preludio para año 3001 ou Yo Payador...
En illustration de l’article, le carton d’invitation officiel... Joli, non ?
Pour en savoir plus sur Horacio Ferrer : cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, sous le titre ou dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la section des Poètes. Vous accéderez ainsi à l’ensemble des articles que je lui ai déjà consacrés dans ce blog, depuis sa création le 19 juillet 2009.
Pour aller plus loin :
Le site de la Universidad del Salvador
Le site de la Academia Nacional del Tango est accessible dans la Colonne de droite, en partie basse, dans la rubrique Les Institutions. Le Maestro Horacio Ferrer ne dispose pas de site Internet personnel.
(1) Vous ne lisez pas assez Barrio de Tango, dans ce cas. Ou alors vous le lisez mal.