Quarante ans après le coup d'Etat du
24 mars 1976, qui a établi la dernière dictature militaire, la plus
cruelle de l'histoire de l'Argentine, les responsables politiques et
les opérationnels de haut niveau du Plan Condor, accord entre les
gouvernements anticonstitutionnels argentin, bolivien, uruguayen,
paraguayen et chilien, pour liquider leurs opposants, combattants
armés ou militants des droits de l'homme, viennent d'être condamnés
par la justice argentine : les peines qui affectent 15 des 17
accusés arrivés vivants à la lecture du verdict vont de 8 à 25
ans de prison (1), dont 20 pour le dernier chef de l'Etat de la
dictature, Reynaldo Bignone, qui vit toujours.
Lorsque le procès a commencé en 2003,
après la procédure d'instruction, les accusés étaient au nombre
de 32 hommes assis dans le box pour une coordination répressive
(c'est l'intitulé en droit argentin) contre 105 personnes
assassinées dont seulement 15 avaient la nationalité argentine :
le Plan Condor était une véritable internationale du crime d'Etat.
Deux des accusés ont été acquittés.
Tous les quotidiens, à l'exception
notable de La Prensa, rendent compte de ce verdict, qui intervient
treize ans après l'ouverture des audiences de jugement.
La justice continue donc son travail,
changement de majorité ou non...
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín, qui met en
ligne, en téléchargement, l'intégralité du jugement
lire la dépêche de Télam.
(1) Ces peines de réclusion criminelle
sont parfois accompagnées d'une interdiction d'exercer des charges
publiques pour une durée déterminée ou à perpétuité. Dans les
deux cas, au regard de leur âge avancé aujourd'hui, l'interdiction
est définitive.