samedi 28 mai 2016

Plan Condor : la condamnation enfin ! [Actu]

Quarante ans après le coup d'Etat du 24 mars 1976, qui a établi la dernière dictature militaire, la plus cruelle de l'histoire de l'Argentine, les responsables politiques et les opérationnels de haut niveau du Plan Condor, accord entre les gouvernements anticonstitutionnels argentin, bolivien, uruguayen, paraguayen et chilien, pour liquider leurs opposants, combattants armés ou militants des droits de l'homme, viennent d'être condamnés par la justice argentine : les peines qui affectent 15 des 17 accusés arrivés vivants à la lecture du verdict vont de 8 à 25 ans de prison (1), dont 20 pour le dernier chef de l'Etat de la dictature, Reynaldo Bignone, qui vit toujours.

Lorsque le procès a commencé en 2003, après la procédure d'instruction, les accusés étaient au nombre de 32 hommes assis dans le box pour une coordination répressive (c'est l'intitulé en droit argentin) contre 105 personnes assassinées dont seulement 15 avaient la nationalité argentine : le Plan Condor était une véritable internationale du crime d'Etat.

Deux des accusés ont été acquittés.

Tous les quotidiens, à l'exception notable de La Prensa, rendent compte de ce verdict, qui intervient treize ans après l'ouverture des audiences de jugement.

La justice continue donc son travail, changement de majorité ou non...

Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín, qui met en ligne, en téléchargement, l'intégralité du jugement



(1) Ces peines de réclusion criminelle sont parfois accompagnées d'une interdiction d'exercer des charges publiques pour une durée déterminée ou à perpétuité. Dans les deux cas, au regard de leur âge avancé aujourd'hui, l'interdiction est définitive.