mardi 24 mai 2016

La répression violente de décembre 2001 : prison ferme pour les responsables [Actu]

Répondre du sang versé, clame le gros titre
et cette fois-ci, c'est sans jeu de mot

Les 19 et 20 décembre 2001, la population a manifesté sur Plaza de Mayo et Plaza del Congreso, aux deux extrémités de Avenida de Mayo, contre le Gouvernement de Fernando De La Rúa, qui devait d'ailleurs prendre si peur qu'il allait quitter la Casa Rosada en hélicoptère dans la soirée du 20, après avoir piteusement présenté sa démission. Le pays sombrait dans la faillite et tous les simples citoyens qui géraient leurs économies en devise nationale y ont perdu tout leur argent...

Ces deux jours-là, la police s'est lancée dans une répression très violente et elle a tiré sur la foule à plusieurs reprises à balles réelles, laissant sur le bitume cinq morts et des dizaines de blessés graves.

Le contraste entre les unes de Clarín et Página/12
les deux rivaux de la presse argentine
L'info est traitée dans la colonne de droite, au centre
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L'audience de ce maxi-procès s'était ouverte en février 2014, après treize années d'instruction, comme le code de procédurale pénale argentin en a le secret. Comparaissaient entre autres l'ex-Secrétaire d'Etat à la Sécurité (c'est devenu un ministère de plein exercice depuis) et le chef de la Police fédérale, contre lesquels le ministère public avait requis cinq ans de prison. Pour la première fois dans l'histoire de l'Argentine, des responsables politiques (1) sont condamnés des peines de prison ferme pour des actes illégaux effectués dans le cadre de leurs fonctions : le ministre a écopé de quatre ans et neuf mois et le chef de la Federal de quatre ans. Par ailleurs, sept policiers de différents grades ont eux aussi été reconnus coupables des faits qui leur été reprochés et ont pris six ans de prison, tandis six de leurs collègues ont été relaxés et deux autres mis hors de cause pour prescription des actes commis.

L'information est traitée tout en bas, à gauche
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Toute la presse en parle ce matin. Il y a six mois, Página/12 en aurait fait comme aujourd'hui sa une, mais Clarín et La Nación auraient probablement passé l'information sous silence tandis que La Prensa se serait sans doute contentée un court entrefilet, mais ce n'est pas sûr.

Le président au moment des faits a bénéficié d'un non lieu confirmé par la Cour Suprême l'année dernière. Le ministre de l'Intérieur aurait dû se trouver dans le box mais il est décédé en 2003 et la cause est donc éteinte en ce qui le concerne.

Sur la une de La Nación, l'info est traitée dans la colonne de droite
sous l'article consacré à la lettre du pape
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Ces condamnations sont loin d'être définitives. Le 4 août, se tiendra une nouvelle audience, pour la lecture des attendus du jugement. Les condamnés auront alors un délai pour faire appel, et il est probable qu'un bon nombre d'entre eux feront encore jouer les ressorts procéduraux.

Les deux principaux responsables sont sous les verrous respectivement depuis mars et juin 2012.

Pour en savoir plus :



(1) En Argentine, le chef de la Police fédérale est un homme politique, c'est une personnalité nommée par le Gouvernement, en dehors du cursus professionnel des forces de police. Ce n'est donc pas un technicien.