mercredi 25 mai 2016

Un 25 de Mayo assombri pour Mauricio Macri [Actu]

Photo Télam 

La crise économique aggravée par la politique de rigueur pratiquée par le nouveau gouvernement a mis dans la rue un collectif de coopérateurs qui ont investi hier soir la Plaza de Mayo, empêchant le Président Mauricio Macri d'y tenir sa première fête nationale en qualité de chef d'Etat. Le Président se contente d'aller à la cathédrale pour le Te Deum national traditionnel, où le primat d'Argentine prononce une homélie et bénit la patrie, puis il quittera cette place qui lui est si peu acquise pour offrir une garden-party à quelques 400 invités à la résidence de Olivos. Empanadas et locro sont au menu, comme il se doit.

C'est néanmoins un cruel camouflet que l'opposition inflige au chef de l'Etat après l'humiliation qu'il lui a réservée en posant son veto à une loi-moratoire sur les licenciements qui avait obtenu une majorité dans les deux Chambres et en l'annonçant, avec un sens aigu de la provocation politique, pendant une visite au siège d'une entreprise de viande (un abattoir qui plus est) qui avait fermé ses portes cet été, licencié tout son personnel pour réembaucher quelques semaines plus tard à hauteur d'un tiers des effectifs antérieurs, une entreprise dont le personnel en grève après l'annonce des licenciements s'était fait tirer dessus par la police avec des balles en caoutchouc qui avaient fait plusieurs blessés (certes légers, mais blessés tout de même).

Página/12 y voit une certaine victoire des classes laborieuses contre un patronat inflexible au pouvoir.
La Nación est plus mesurée, qui rappelle de son côté, alors qu'il s'agit d'un journal de droite, que ce premier Te Deum présidentiel pour Macri se célèbre au milieu des recommandations de l'Eglise pour une politique plus soucieuse des plus pauvres.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (qui parle comme Clarín du dîner de Mirtha Legrand à la Casa Rosada)
lire l'article de Clarín, qui souligne que même la très droitière et très mondaine présentatrice de télévision Mirtha Legrand a profité de son dîner hier avec le Président pour lui faire la leçon sur la hausse des tarifs de l'énergie (1)
lire l'article de La Nación sur l'occupation de Plaza de Mayo
lire l'article de La Nación sur les positions de l'Eglise par rapport aux résultats désastreux (à court terme en tout cas) de la politique de rigueur imposée par le Gouvernement depuis six mois.



(1) Mirtha Legrand est une vedette de longue date (de très longue date même) du petit écran et l'une des reines du show pailleté et clinquant. A longueur d'année, elle émet des jugements abrupts, très réactionnaires, de type café du commerce, sur des sujets sur lesquels elle est notoirement incompétente mais qui alimentent pendant une semaine les conversations autour de la machine à café... Lamentable. Mais sa longévité à l'écran et son grand âge en font un personnage presque intouchable et que les politiques de droite de tous poils courtisent car ils ont besoin d'être dans ses bons papiers. Elle peut donc se permettre, alors qu'elle n'y connaît rien, de faire la leçon à ce garnement de Macri comme si elle l'avait connu en culottes courtes !