jeudi 19 mai 2022

Hommage à Tanguito un demi-siècle après sa mort [Actu]


Tanguito, surnom de José Alberto Iglesias, fut l’un des pionniers du rock argentin à l’orée des années 1960. Il fit partie d’un groupe où brillait aussi Litto Nebbia, qui allait bientôt lui faire de l’ombre, et fit une courte carrière solo. Il est mort il y a cinquante ans, à l’âge de 26 ans.

On attribue souvent à Tanguito la co-composition avec Litto Nebbia de la première chanson rock à texte de langue espagnole, La Balsa (le radeau) (1), mais ce morceau est enregistré à la SADAIC (la société des auteurs et compositeurs argentine) sous le seul nom de Nebbia.

Né dans un foyer très modeste, à Caseros, dans la banlieue ouvrière au sud de Buenos Aires, et sans doute mal armé pour affronter le succès phénoménal de son groupe, il a très vite dévissé. Il s’est éloigné de ses amis musiciens et s’est noyé dans la drogue et les troubles mentaux. Dans une Argentine alors ultra-répressive, il a atterri en prison puis en hôpital psychiatrique.

Un disque posthume d'enregistrements de studio datant de 1967
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C’est en tentant de s’évader d’hôpital sinistre (aujourd’hui le très moderne et très efficace Hospital Borda), qu’il a trouvé une mort horrible, écrasé par un train alors qu’il traversait la voie pour rejoindre Caseros.

Il a laissé dans la mémoire de la musique populaire argentine le souvenir d’un Arthur Rimbaud. Trois quotidiens d’envergure nationale rappellent son souvenir et sa courte trajectoire ce matin.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación, richement illustré en ligne par des enregistrements du musicien.



(1) La Balsa est présentée avec sa traduction en français dans Deux cents après, le Bicentenaire de l’Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango (Tarabuste Éditions).