vendredi 13 mai 2022

Mercado de Liniers : un dernier au revoir au dernier jour du fonctionnement [Actu]

Carlos Durand est retraité mais il travaillait toujours


Aujourd’hui, vendredi 13 mai 2022, le marché aux bestiaux de Liniers ferme ses derniers stands pour rouvrir définitivement à Cañuelas.


Oscar Badolato était le vendeur de café officiel
du marché.
On le voit là avec tout son équipement de thermos en tout genre
En ville, ces marchands ambulants ont leur matériel
sur un petit chariot. On les hèle directement au passage

A cette occasion, Clarín dressait hier sur son site Internet le portrait de deux modestes travailleurs du marché : le vendeur de café ambulant qui sert depuis 44 ans petits noirs et demi-crèmes dans les allées qui séparent les enclos et un bouvier à cheval, qui a fière allure en haut de sa monture.

Un bouvier

Aujourd’hui, ce sont d’autres portraits plus pittoresques les uns que les autres que proposent le site du journal.

Un contremaître

Avant-hier, le quotidien s’arrêtait sur les activités qui se tiennent autour du marché et qui risquent de disparaître : restaurants, taxis

Photo d'archive non datée
Visite des clients à cheval avant les enchères

Nostalgie, nostalgie !

Une équipe de commissaires-priseurs de nos jours

C’était le dernier lieu de culture authentiquement rurale qui résistait dans une capitale argentine qui a vécu de l’activité agricole pendant les quatre premiers siècles de son existence depuis sa fondation en 1580. La mégapole sera désormais exclusivement urbaine. Ce sont des racines culturelles qu’on arrache au profit d’une organisation plus fonctionnelle.

Luciano Louge, patron éleveur de la ville de Olavarría
à environ 300 km de Buenos Aires

Les 43 hectares du marché devraient faire l’objet d’un vaste chantier immobilier, selon une loi votée par la Legislatura en 2019, à moins que différents collectifs locaux ne viennent dès ce soir les occuper façon ZAD : les organisations de sans-abris, les coopératives de travail populaire, les associations culturelles et artistiques ne manquent pas dans ce coin pauvre de Buenos Aires, laissé pour compte par le gouvernement local qui n’aspire qu’à faire des affaires partout et à tout gentrifier en faisant fuir les habitants les plus modestes, au lieu d’améliorer leurs conditions de vie. Clarín se fait même l’écho de ces revendications des habitants du quartier.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín d’avant-hier
lire l’article de Clarín hier
lire l’article de Clarín d’aujourd’hui
lire le dossier de La Nación en ligne aujourd’hui (il est riche d’archives photographiques).