"I'm a poor lonesone cowboy", non ? Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Il aura fallu attendre ce matin, après les dernières enchères sur le territoire de Buenos Aires dans la journée d’hier, pour que Página/12 et La Prensa s’intéressent à cet événement qui marque un avant et un après dans l’histoire de Buenos Aires.
Quant aux deux autres quotidiens
d’envergure nationale, qui ont accompagné l’événement pendant
la semaine, ils mettent l’info à la une ! Les articles
imprimés sont à peu de choses près ceux qu’ils avaient publiés
en ligne ces derniers jours.
Dans Clarín ce matin ! |
La Nación consacre au défunt marché aux bestiaux deux pages complètes de son édition de ce matin. Clarín lui accorde six colonnes et la photo occupe plus de la moitié d’une des deux pages concernées.
On ne peut pas ne pas penser à l’indicible nostalgie qui saisit les Parisiens dans les années 1970 lorsque les Halles, qui avaient inspiré Émile Zola et de nombreux cinéastes, quittèrent les pavillons Baltard pour rejoindre Rungis et devenir un M.I.N, fonctionnel, commode, moderne, mais sans plus aucun lien avec la culture du pays ou de la ville.
A Cañuelas, l’historique
Mercado de Hacienda deviendra le M.A.G. Tout aussi désenchanté
qu’un M.I.N. Plus aucun
fantôme littéraire ne hantera les lieux.
Mais ce sera plus propre, plus large, plus confortable pour tout le
monde et plus agréable
pour travailler.
"Le Marché de Liniers a fermé et on cherche à éviter une occupation illégale des lieux", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ce matin, le Marché aux bestiaux de Liniers est devenu un univers de cartes postales anciennes. Comme dit Horacio Ferrer, le voilà « tombé dans le souvenir » (1).
Pour aller plus loin :
(1) Très beau tango sur la nostalgie de la Buenos Aires de son enfance et de sa adolescence : El tranvía que se cayo en el recuerdo, que j’ai traduit dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l’Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, Tarabuste Éditions, 2010.